Kenya : William Ruto élu nouveau président, en replacement de Uhuru Kenyatta

Publié le 15 août 2022 à 17:36 Modifié le 15 août 2022 à 17:36

  • Kenya : William Ruto élu nouveau président, en replacement de Uhuru Kenyatta

William Ruto a été déclaré lundi vainqueur de l'élection présidentielle du 9 août face à Raila Odinga, selon des résultats annoncés par le président de la Commission électorale (IEBC) mais rejetés par la majorité des membres de cet organe indépendant.

William Ruto a été déclaré lundi vainqueur de l'élection présidentielle du 9 août face à Raila Odinga, selon des résultats annoncés par le président de la Commission électorale (IEBC) mais rejetés par la majorité des membres de cet organe indépendant. 

 

Wafula Chebukati a annoncé que le vice-président sortant Ruto avait cumulé plus de 7,17 millions de votes, soit 50,49% des voix, contre 6,94 millions, soit 48.85% pour M. Odinga, figure historique de l'opposition soutenue cette année par le pouvoir, remportant l'une des élections les plus serrées de l'histoire du pays.

 

"Conformément à la loi, je (...) déclare par la présente que Ruto William Samoei a été dûment élu président", a déclaré M. Chebukati, ajoutant dans un contexte de pression extrême avoir subi "intimidations et harcèlement". 

 

A 55 ans, William Ruto devient le cinquième président du Kenya, et le premier membre de l'ethnie kalenjin a être élu chef d'Etat depuis vingt ans, succédant à deux présidents de la communauté kikuyu - dont le sortant Uhuru Kenyatta.

 

L'ambitieux vice-président avait âprement fait campagne ces dernières années tandis qu'il était mis sur la touche par une alliance inattendue entre Kenyatta et Odinga, travaillant à polir sa réputation sulfureuse. 

 

Cet enfant d'une famille modeste de la vallée du Rift devenu l'une des premières fortunes du pays aime à rappeler son histoire de "self made man" parti de rien et s'est proclamé porte-parole des "débrouillards" du petit peuple face au pouvoir des dynasties politiques incarnées par Kenyatta et Odinga.

 

Il a devancé de 233.211 voix M. Odinga au terme d'un scrutin globalement paisible mais marqué par une participation en baisse, à environ 65% des 22,1 millions d'électeurs, suivi d'une interminable attente de six jours qui a mis à rude épreuve la patience des Kényans.