Mali: libération de deux employés du Comité international de la Croix-rouge enlevés début mars (CICR)

Publié le 21 mars 2023 à 07:58

  • Mali: libération de deux employés du Comité international de la Croix-rouge enlevés début mars (CICR)
  • Mali: libération de deux employés du Comité international de la Croix-rouge enlevés début mars (CICR)

Deux employés du Comité international de la Croix-rouge (CICR) enlevés il y a deux semaines dans le nord du Mali ont été libérés "sains et saufs et sans conditions", a annoncé l'ONG dans la nuit de dimanche à lundi.

"Les deux collaborateurs du CICR enlevés le 4 mars entre (les villes de) Gao et Kidal (nord) ont été libérés ce (dimanche) soir", a annoncé l'antenne malienne du CICR sur Twitter.

"Nos collègues se portent bien et ont été libérés sains et saufs et sans conditions", a-t-elle dit. L'ONG "remercie tous ceux qui ont contribué à leur libération".

Les deux employés "seront réunis avec leurs familles dès que possible", déclare Antoine Grand, chef de la délégation du CICR au Mali, dans un communiqué publié par ailleurs.

Le CICR souligne qu'il ne divulguera ni les noms ni les nationalités des deux employés pour "protéger leur vie privée". Il dit aussi qu'il ne fournira aucun détail sur l'enlèvement, la captivité ou la libération, suivant là une règle observée dans ces circonstances.

Le Mali est en proie depuis 2012 à la propagation jihadiste et aux violences de toutes sortes. Ce vaste pays pauvre et enclavé est plongé dans une prodonde crise non seulement sécuritaire, mais aussi politique et humanitaire. Il est dirigé par une junte à la suite de deux coups d'Etat militaires en 2020 et 2021.

Les violences sont le fait de groupes armés affiliés à Al-Qaida et au groupe Etat islamique, mais aussi de milices autoproclamées et de bandits.

Les kidnappings sont un des aspects de cette violence, qu'ils visent des d'étrangers ou des Maliens. Les motivations, idéologiques ou crapuleuses, vont de la demande de rançon à l'acte de représailles en passant par la volonté de marchandage. 

  •  Poursuite des activités

L'insécurité rend très compliquée et dangereuse l'action des organisations humanitaires. Un médecin de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait été enlevé fin janvier dans l'est du Mali avant d'être libéré en février.

Au Mali, mais aussi ailleurs au Sahel, les organisations humanitaires sont communément accusées de servir des intérêts extérieurs, ce qu'elles réfutent.

"Le CICR est une organisation exclusivement humanitaire, et strictement neutre, indépendante et impartiale", dit la Croix-Rouge dans son communiqué.

"Ses équipes doivent être respectés et protégées. De tels actes mettent en danger toutes les interventions humanitaires sur le terrain et peuvent avoir un impact significatif sur les services humanitaires fournis aux populations les plus vulnérables", dit-elle.

"Nous tenons à poursuivre nos activités humanitaires au plus près des populations affectées par la violence et le conflit au Mali tout en préservant la sécurité de notre personnel dans une région où les besoins humanitaires sont très importants", dit Patrick Youssef, directeur du CICR pour l’Afrique, cité dans le communiqué.

Plusieurs otages, locaux ou étrangers, sont retenus au Sahel, parmi lesquels le journaliste Français Olivier Dubois depuis 2021, l'Américain Jeffery Woodke (2016), l'Australien Arthur Kenneth Elliott (2016) et le Roumain Iulian Ghergut (2015).

Un religieux allemand, le père Hans-Joachim Lohre, dont on est sans nouvelles depuis novembre 2022, est largement considéré comme ayant été enlevé au Mali.