Le Collectif des producteurs d’hévéa de Côte d’Ivoire (CPH-CI) se plaint de la mévente de sa production

Publié le 10 oct. 2022 à 12:43

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Le Collectif des producteurs d’hévéa de Côte d’Ivoire (CPH-CI) s’est plaint de la mévente de sa production, notamment caoutchouc naturel, lors d’une conférence de presse tenue samedi 8 octobre 2022 à Abidjan.

Le président du CPH-CI, Marcel Kragba, a dénoncé les pratiques commerciales non conformes à la réglementation en vigueur dans le cadre de la commercialisation du fond de tasse. Il a expliqué que les producteurs du caoutchouc naturel éprouvent d’énormes difficultés à commercialiser leurs fonds de tasse depuis le début de la campagne.

Selon le président, cette situation est due à la fixation des quotas journaliers par les usiniers qui ne permettent pas aux producteurs de livrer la totalité de leur production à temps.

Il a indiqué que la mévente est également due aux décisions de fermeture des ponts, peseurs ou ponts bascules lorsque les usiniers estiment qu’ils n’ont plus de place sur les plateformes de stockage.

“Ces pratiques contraignent les producteurs à se tourner vers les ponts +banan-banan (de fortune) + détenus par des acheteurs véreux qui achètent leurs productions à vil prix de 30 à 50%, en dessous du prix officiel fixé par l’Association des professionnelles du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC) à 316 FCFA du mois d’octobre”, a-t-il-dénoncé.

Face à cette situation qui appauvrit les producteurs d’hévéa, le CPH-CI interpelle les structures en charge de la filière.

“C’est ainsi que des usiniers du dernier conseil de d’administration de l’APROMAC ont dit ouvertement que la fermeture des usines est due essentiellement au niveau du mécanisme de fixation des prix qui ne leur ai pas profitable”, a-t-il ajouté.

Le président de l’Association des jeunes agriculteurs modernes hévéicole de Côte d’Ivoire (AJAMCI), Yssouf Camara, a pour sa part dénoncé la “mauvaise gouvernance” du PCA de l’APROMAC, la non application des décisions prises et l’inaction du ministère de tutelle face aux injustices que subissent les planteurs.

En vue de pallier ce problème, M. Camara demande la mise en œuvre effective de l’ordonnance 473 prise en décembre 2011 par le président de la République et le respect du prix officiel d’achat de caoutchouc.

Il préconise de déplafonner l’exportation de fonds de tasse et de mieux organiser l’installation des usines dans les zones de production, en accord avec les acteurs de sorte à avoir un partenariat gagnant-gagnant.

Yssou Camara a aussi suggéré à l’Etat de mettre en place un plan d’urgence du gouvernement pour faciliter l’implantation des usines. Par ailleurs, il demande à autoriser le Conseil hévéa – palmier à huile (CHPH) l’utilisation du fonds COVID pour l’achat de 16.000T/mois.

La Côte d’Ivoire qui était premier pays africain en 2020 avec près d’un million de tonnes de caoutchouc naturel prévoit une production de 1,2 million de tonnes en 2022, selon l’APROMAC.