Le négociant Kineden lève plus de 26 milliards de F CFA (40 millions d'euros) pour produire un "cacao durable" en Côte d'Ivoire

Publié le 4 nov. 2022 à 15:20 Modifié le 4 nov. 2022 à 15:18

  • Le négociant Kineden lève plus de 26 milliards de F CFA (40 millions d'euros) pour produire un "cacao durable" en Côte d'Ivoire

Kineden, un négociant de cacao de Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, a levé sur les marchés financiers internationaux plus de 26 milliards de F CFA (40 millions d'euros) pour investir dans un "cacao durable", exigence notamment de l'Union européenne (UE), a annoncé vendredi son directeur général.

"Kineden va investir sur trois ans 40 millions d'euros" pour améliorer la chaîne de transformation et "se préparer à intégrer les meilleures pratiques en matière de durabilité, de certification, de traçabilité du cacao", a déclaré à la presse à Abidjan Stéphane Apoque, directeur général de Kineden Commodities.

"Un cacao durable est un cacao qui rémunère mieux le paysan et Kineden, étant un acteur local proche des paysans",  va être à même de le faire, a-t-il assuré.

Ce financement intervient alors que la tension est montée d'un cran entre d'un côté la Côte d'Ivoire et le Ghana, représentant environ 60% de la production mondiale de cacao, et d'autre part les géants du chocolat.

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Les deux pays exigent l'application d'un nouveau mécanisme de fixation des prix visant à améliorer les revenus des producteurs de cacao, tandis que les chocolatiers veulent s'approvisionner en "cacao durable", "sans déforestation ou travail d'enfants".

Le cacao de Côte d'Ivoire, qui représente 45% de la production mondiale, compte pour 14% du PIB national et nourrit 24% de la population de ce pays d'environ 27 millions d'habitants.

La Côte d'Ivoire et le Ghana ont instauré en 2021 un "Différentiel de revenu décent" (DRD), une prime de 400 dollars par tonne (en sus du prix du marché) destinée à mieux rémunérer les planteurs (qui sont des millions à vivre dans la misère en Afrique de l'Ouest) et "assurer une durabilité à l'économie cacaoyère".

Les planteurs ne perçoivent que 6% des 100 milliards de dollars par an que génère le marché mondial du cacao et du chocolat, verrouillé par les grands industriels.

Lacinan OUATTARA avec AFP