Le sport anglais lance un mouvement global de boycott des réseaux sociaux

Publié le 30 avr. 2021 à 19:51 Modifié le 29 sept. 2022 à 17:14

  • Le sport anglais lance un mouvement global de boycott des réseaux sociaux

Écran noir sur les réseaux sociaux: plusieurs sportifs et clubs, principalement anglais, ont lancé vendredi un mouvement de boycott prévu pour durer tout le week-end afin de protester contre les injures en ligne, notamment le racisme.

Écran noir sur les réseaux sociaux: plusieurs sportifs et clubs, principalement anglais, ont lancé vendredi un mouvement de boycott prévu pour durer tout le week-end afin de protester contre les injures en ligne, notamment le racisme.


Le club de football de Manchester United, le septuple champion du monde de Formule 1 Lewis Hamilton, mais aussi la Fédération internationale de tennis et même l'UEFA: après les menaces depuis plusieurs semaines, le mouvement sportif est passé aux actes vendredi. 

Les injures et insultes envers les joueurs sur les réseaux sociaux ont été multipliées par 4,5 depuis septembre 2019, a dénoncé vendredi Manchester United: 86% des publications visées comprenaient des injures racistes, et 8% étaient homophobes ou transphobes. Les Mancuniens Anthony Martial et Marcus Rashford en ont notamment été la cible. 

Les Red Devils ont décidé de ne pas alimenter leur compte Facebook, Twitter et Instagram ce week-end en signe de protestation. 

Le club sera loin d'être le seul à se déconnecter. "A partir de 15h00 aujourd'hui (en Angleterre, 14h00 GMT ndlr), nous allons arrêter d'alimenter nos réseaux sociaux et nous resterons silencieux jusqu'au mardi 4 mai", a décidé vendredi la Premier League anglaise. 

"Nous prenons cette position, avec la communauté du football, pour lutter contre les injures en ligne et la discrimination sur les réseaux sociaux", a justifié l'organisation. 

Les clubs de la première division anglaise ont également annoncé avoir pris des sanctions contre six personnes accusées d'avoir injurié l'attaquant sud-coréen de Tottenham Son Heung-min sur les réseaux sociaux. 

- Mouvement global -

D'autres organisations britanniques, comme la Fédération anglaise de rugby, la Fédération de cyclisme ou les Fédérations anglaises et galloises de cricket se sont jointes au mouvement.

Plusieurs pilotes de Formule 1 ont également embrayé, dont le septuple champion du monde Lewis Hamilton, très engagé contre le racisme. 

"En signe de solidarité avec le monde du football, mes réseaux sociaux resteront noirs ce week-end. La discrimination, en ligne ou non, n'a pas sa place dans notre société mais, depuis trop longtemps, il est facile pour quelques uns de poster des messages de haine derrière leur écran", a écrit le pilote sur ses réseaux sociaux.  

Ses compatriotes du paddock Lando Norris et George Russell ont annoncé la même décision dans la matinée. 

- Pression sur Facebook et Twitter -

La F1 a déclaré jeudi soutenir le mouvement, sans y prendre part, mais d'autres instances internationales ont sauté le pas. 

C'est le cas vendredi de la Fédération internationale de tennis (ITF) qui a pointé la responsabilité des plateformes. "Il est temps que les entreprises à la tête des réseaux sociaux prennent position et soutiennent les efforts du sport pour arrêter les injures, partout sur les réseaux sociaux", a déclaré l'ITF dans un communiqué. 

Jeudi, l'UEFA a fait de même et son patron slovène Aleksander Ceferin a déploré qu'une "culture de haine" puisse "grandir dans l'impunité". 

Le 11 février, dans une lettre ouverte au dirigeant de Twitter, Jack Dorsey, et à celui de Facebook, Mark Zuckerberg, les responsables du football anglais avaient appelé à prendre des mesures "pour des raisons de simple décence humaine". Twitter avait répondu qu'il n'entendait pas censurer les commentaires venant de comptes anonymes.

Les appels aux joueurs à se retirer des réseaux sociaux se sont multipliés les dernières semaines. L'ex-attaquant d'Arsenal et des Bleus Thierry Henry avait annoncé fin mars se mettre en retrait jusqu'à ce que les plateformes en fassent davantage pour lutter contre le racisme et le harcèlement "toxiques".