Emmanuel Macron dit "espérer" se rendre au Rwanda "en 2021" (entretien)

Publié le 20 nov. 2020 à 14:37 Modifié le 29 sept. 2022 à 16:05

  • Emmanuel Macron dit "espérer" se rendre au Rwanda "en 2021" (entretien)

Le président français Emmanuel Macron dit "espérer" se rendre "en 2021" au Rwanda, pays avec lequel les relations se sont réchauffées ces dernières années après des décennies de tensions liées au rôle controversé de la France dans le génocide de 1994, dans un entretien avec Jeune Afrique.

Le président français Emmanuel Macron dit "espérer" se rendre "en 2021" au Rwanda, pays avec lequel les relations se sont réchauffées ces dernières années après des décennies de tensions liées au rôle controversé de la France dans le génocide de 1994, dans un entretien avec Jeune Afrique.


Interrogé sur le fait de savoir s'il envisageait un déplacement à Kigali, la capitale rwandaise, le président français a répondu, dans cette interview parue vendredi: "J'espère aller au Rwanda en 2021".

Convié en 2019 à Kigali par le président rwandais pour la 25e commémoration du génocide, Emmanuel Macron ne s'y était finalement pas rendu, ce qui avait suscité des critiques. Il avait envoyé un représentant personnel.

Les zones d'ombres sur le rôle de la France restent une source récurrente de polémique en France et empoisonnent les relations avec Kigali depuis plus de 25 ans. Mais bien que le poste d'ambassadeur de France à Kigali reste vacant depuis 2015, les relations entre les deux pays se sont réchauffées ces dernières années.


En février 2020, le président rwandais Paul Kagame avait salué un "esprit nouveau" et une "amélioration" dans les relations entre Paris et Kigali. Il avait notamment cité ses deux visites officielles en France à l'invitation du président Macron - en mai 2018 et août 2019 - et la désignation de son ex-ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, à la tête de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF).

En avril 2019, M. Macron a mis en place en France une commission d'historiens et de chercheurs afin de faire la lumière sur le rôle controversé de Paris lors du génocide au Rwanda, qui a fait selon l'ONU environ 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsi, lors de massacres perpétrés par des extrémistes hutu entre avril et juillet 1994.

Kigali avait alors salué l'initiative de cette commission, plusieurs fois promise par les autorités françaises par le passé.


La commission, qui examine les archives françaises relatives à l'implication politico-militaire de Paris au Rwanda entre 1990 et 1994, doit rendre son rapport dans quelques mois.

"Pour la première fois, cette commission permet un accès aux archives françaises de la période 1990-1994. Il s'agit donc d'un travail historique inédit et indispensable. Mais cela ne conditionne en rien notre relation avec le Rwanda. Nous nous devons de regarder notre passé dans son intégralité, sans volonté de dissimuler, ni de nous auto-flageller", déclare M. Macron dans l'interview à Jeune Afrique.

"Je salue par ailleurs l'implication du président Kagame, qui a beaucoup pacifié le discours politique rwandais à l'égard de la France ces dernières années", ajoute M. Macron.


Samedi dernier, la commission a annoncé que l'historienne militaire Julie d'Andurain, accusée de parti pris, s'était "mise en retrait" de la commission. L'organe, présidé par l'historien Vincent Duclert, "a pris acte, le 25 août 2020, de la décision de Madame Julie d'Andurain, Professeure des Universités, de se mettre en retrait des travaux de la Commission", dans un bref communiqué.

Interrogé sur cette récente polémique qui a entouré la commission, M. Macron a répondu: "Je pense que Vincent Duclert est parfaitement légitime. C'est un grand historien, reconnu pour ses travaux. J'ai vu la nature de la polémique et elle ne me semble en rien entacher la légitimité académique de M. Duclert".


Le président français a par ailleurs précisé qu'il espérait pouvoir se rendre "dans les prochaines semaines" en Angola et en Afrique du Sud, des déplacements initialement prévus mais reportés "en raison des contraintes sanitaires".