Espace : la France appelle l'Europe à "faire bloc" face à la Chine et aux Etats-Unis

Publié le 22 nov. 2022 à 10:07

  • Espace : la France appelle l'Europe à "faire bloc" face à la Chine et aux Etats-Unis

Crédit Photo : Autre Presse

Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a appelé mardi l'Europe à "faire bloc", malgré la concurrence entre Etats, face aux ambitions spatiales chinoises et américaines, lors de l'ouverture de la conférence ministérielle de l'Agence spatiale européenne (ESA).

"L’aventure spatiale est une aventure spatiale européenne. Nous devons faire bloc, nous devons être unis", a exhorté le ministre français chargé de l'espace, devant la presse.

"Qu’il y ait une concurrence, qu’on cherche la meilleure technologie tant mieux, qu’on ait des exigences de rentabilité financière, tant mieux, qu’on soit très exigeants sur le plan commercial (…) tant mieux, mais au bout de ces discussions, il doit y avoir une seule Europe, une seule politique spatiale européenne et une unité sans faille face aux ambitions chinoises et aux ambitions américaines", a-t-il estimé.

"Il y a un prix pour l'indépendance. Si nous voulons être indépendants, nous devons mettre de l'argent sur la table", a ajouté le ministre français, rappelant que la France était le pays européen à consacrer le plus d'argent à l'espace.

Les 22 Etats membres de l'ESA se retrouvent mardi et mercredi à Paris pour décider du budget de l'agence pour les trois prochaines années. Le directeur général de l'ESA requiert une souscription totale de 18,5 milliards d'euros pour 2023-2025, en hausse de plus d'un quart par rapport à la période précédente.

Ces investissements, auxquels chaque Etat abonde à sa guise, concernent notamment l'observation de la Terre, qui permet de mesurer l'impact du réchauffement climatique (3 milliards d'euros demandés), le transport spatial, notamment pour le lanceur Ariane 6, (3,3 milliards) ou encore l'exploration humaine et robotique de l'espace (3 milliards d'euros).

La France et l'Allemagne, les deux principaux contributeurs au budget de l'ESA, ont selon Bruno Le Maire la "responsabilité particulière de donner un élan". "On peut avoir des différences de vue, c’est normal entre nations, mais elles doivent servir à construire une position européenne unie", selon lui. 

Son homologue allemand Robert Hacker a de son côté énuméré les priorités de Berlin pour ses financements à l’ESA : la "protection du climat", la "réduction des débris spatiaux", l'émergence d'acteurs du secteur privé dans le secteur spatial ainsi que la "souveraineté européenne pour les télécommunications".

L'ESA prévoit notamment d'abonder à hauteur de 750 millions d'euros le projet Iris de constellation de satellites de communications sécurisés de l'Union européenne, qui prévoit de son côté d'y consacrer 2,4 milliards d'euros.