Hongrie : des milliers de manifestants pour un libre accès à l'avortement

Publié le 28 sept. 2022 à 22:36 Modifié le 29 sept. 2022 à 13:35

  • Hongrie : des milliers de manifestants pour un libre accès à l'avortement

Crédit photo: Le Figaro

Des milliers de Hongrois ont manifesté mercredi soir à Budapest contre un récent décret obligeant les femmes enceintes à être confrontées aux "fonctions vitales" du fœtus avant d'avorter, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Des milliers de Hongrois ont manifesté mercredi soir à Budapest contre un récent décret obligeant les femmes enceintes à être confrontées aux "fonctions vitales" du fœtus avant d'avorter, ont constaté des journalistes de l'AFP.

La foule d'environ 3.000 personnes, composée majoritairement de femmes, s'est rassemblée devant le Parlement pour défendre "le droit fondamental de décider d'avoir un enfant ou non", plaide Monika Karvaly, secrétaire de 43 ans.

"Et si les circonstances sont différentes (violence, abus...), ne nous tenez pas pour responsable, ne nous punissez pas !", s'emporte-t-elle. 

Kléo Nyitrai, biologiste de 28 ans, dit "vouloir des enfants" mais quand elle le choisira. "Tout est tellement incertain avec la guerre, l'inflation, la crise énergétique", souligne-t-elle.

Depuis la mi-septembre, les femmes souhaitant procéder à une IVG devront écouter le rythme cardiaque fœtal, selon les nouvelles modalités du formulaire rempli par l'obstétricien avant l'intervention.

Une mesure dénoncée sur les pancartes brandies mercredi : "Et le battement de mon cœur ? Cela n'intéresse personne?!", "Occupez-vous de votre propre utérus" ou encore "Mon vagin, ma décision".

Dans ce pays d'Europe centrale, membre de l'Union européenne (UE), l'IVG est légale depuis les années 1950 jusqu'à la douzième semaine de grossesse dans la plupart des cas.

Mais le Premier ministre ultra-conservateur Viktor Orban, au pouvoir depuis 2010, multiplie les mesures natalistes.

Depuis l'entrée en vigueur début 2012 d'une nouvelle Constitution, la Hongrie défend ainsi "la vie du fœtus dès sa conception".

À l'annonce du nouveau décret, l'ONG Amnesty International avait dénoncé un "recul inquiétant", qui va rendre "plus ardu l'accès à l'avortement" et "traumatisera davantage de femmes déjà en situation difficile"