A Mali, Mali et demi ( Vénance Konan, Journaliste - écrivain)

Publié le 7 juin 2022 à 17:36 Modifié le 30 sept. 2022 à 22:21

  • A Mali, Mali et demi ( Vénance Konan, Journaliste - écrivain)

Si j’ai bien compris ce que j’ai lu et entendu ici et là, ces joyeux boute-en-train de Maliens avaient voulu, façon de leur dire au revoir, faire une farce à leurs amis français lorsque ces derniers ont quitté la base malienne de Gossi.

Ils auraient donc, avec l’aide de leurs nouveaux camarades russes, entassé des cadavres dans des camions pour venir les enterrer près de la base de Gossi, histoire de dire après : "voyez comment ces Français tuaient leur temps (façon de parler), vu qu’il n’y avait pas beaucoup de distractions dans le coin". Il semble même qu’ils avaient commencé à diffuser cette information sur les réseaux sociaux lorsque, patatras, ces mauvais coucheurs de Français ont dévoilé le pot-aux-roses.

Ces facétieux avaient fait croire qu’ils étaient partis, alors qu’en fait ils étaient encore là, mais cachés, loin là-bas dans un coin du ciel, surveillant tout, comme l’œil de Caïn. A Mali, Mali et demi, pardon, à malin, malin et demi, ou si vous voulez, tel est pris qui croyait prendre ou encore, entourloupera bien qui entourloupera le dernier. Satanés Français ! Impossible de leur faire une petite (bonne ou mauvaise) blague. Résultat, l’affaire abracadabrantesque ne fit finalement que pschitt !

Apparemment les Maliens, dont le sens de l’humour est pourtant bien connu, n’ont pas beaucoup apprécié la façon dont l’histoire qu’ils avaient concoctée s’est terminée. Alors, ils ont décidé de chasser de leur pays tout ce qui est français. Peut-être qu’il s’agit là d’une forme d’humour au 38ème degré qui ne fait rire que des initiés. Ainsi donc, plus de RFI, plus de France 24, plus d’ambassadeur de France, plus de militaires français, plus d’accord de défense ou d’attaque, plus d’avion ou de drones espions français dans le ciel malien, dehors tout ce qui est français.

Sauf les fromages « la vache qui rit ». Tout de même ! Il y a des limites à toutes les colères. Il y a donc encore un peu d’espoir que les Français devraient se dépêcher de saisir. Sinon cela pourrait sentir le roussi pour eux. On dit ici que lorsqu’un aveugle vous dit « fais attention à moi », c’est que son pied est déjà posé sur un gros caillou. Un autre dicton du nord dit que lorsque le margouillat veut porter un caleçon, c’est qu’il sait où faire passer sa queue. Et au sud on dit, celui qui veut avaler une noix de coco fait confiance à son anus. Donc les Maliens savent sur quoi ils comptent lorsqu’ils défient la France, et les Français ne devraient pas rigoler. C’est sérieux. C’est même du très lourd. Poutine et ses bombes atomiques à côté, c’est de la gnognote. Il y a déjà une colonne malienne très avancée en France. Les Français ne le savent peut-être pas mais la seconde ville malienne au monde s’appelle... Montreuil.

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