"En moyenne 12000 personnes décèdent en Côte d’Ivoire du VIH-Sida et de la tuberculose" (Dr Offia Coulibaly)

Publié le 10 nov. 2022 à 07:18

  • "En moyenne 12000 personnes décèdent en Côte d’Ivoire du VIH-Sida et de la tuberculose" (Dr Offia Coulibaly)

Crédit Photo : Autre presse

En moyenne 12000 personnes décèdent en Côte d’Ivoire du VIH-Sida et de la tuberculose, a relevé, mardi 08 novembre 2022 à Abidjan, la directrice exécutive de l’ONG Alliance Côte d’Ivoire, Dr Offia Coulibaly Madiarra, à l’occasion de la conférence de presse de lancement de l’édition 2022, de la campagne sur les droits humains.

Dr Coulibaly a fait remarquer qu’en 2020, 9428 personnes sont décédées du VIH et concernant la tuberculose, c’est en moyenne 2000 personnes qui meurent chaque année, en dépit de la disponibilité, de la gratuité et de l’efficacité des traitements. Selon elle, ces pandémies sont à prendre à bras le corps.

"Cela est encore énorme et quand nous regardons les causes qui freinent l’accès au service de prévention, de traitement et d’adhésion des populations aux différentes prestations offertes avec l’appui des partenaires et du pays, se sont généralement les questions liées aux violations des droits humains et aux questions liées au violence basée sur le genre", a-t-elle déclaré.

Elle a expliqué que des personnes, des femmes sont battus parce qu’elles ont annoncé leur statut sérologique à leurs conjoints ou elles sont rejetées du foyer. « Une telle femme étant enceinte ne va plus continuer à prendre le traitement et peut transmettre l’infection à son enfant ou même avoir des comportements à risques et continuer à propager l’infection », a-t-elle regretté.

Pour Dr Coulibaly, la stigmatisation et la discrimination en direction des personnes vivant avec le VIH Sida, en direction des patients atteints de la tuberculose, font que ces personnes ont peur de venir dans les structures de santé et cela entretient dans la population, la peur vis-à-vis de ces maladies.

"Les populations parfois refusent d’aller au dépistage du VIH, or, les traitements sont là, les textes sont disponibles. Aujourd’hui être infectés par le VIH et prendre correctement son traitement permet de vivre longtemps, d’avoir des projets de vie, une espérance de vie identique à une personne qui n’est pas malade", a-t-elle assuré.

La directrice exécutive de Alliance Côte d‘Ivoire a encouragé les populations à éviter la stigmatisation, la discrimination et la violation des droits humains.

"C’est ce message d’espoir que nous voulons apporter à la population et leur demander, plutôt que de stigmatiser, de rejeter les personnes vivant avec le VIH, de mettre en place, un ensemble de dispositif pour les soutenir", a-t-elle indiqué.

Pour ceux qui sont victime de violation de leur droit, Dr Coulibaly a fait remarquer l’existence d’un dispositif grâce à l’ONG et ses partenaires, sous forme d’un observatoire d’accès.

Un observatoire pour la santé qui permet de leur offrir des services juridiques, les services de santé, psychologique, sociaux pour les aider à vivre dignement et à se sentir bien pour pouvoir continuer le traitement », a-t-elle assuré.

"Il en est de même pour les personnes atteintes de la tuberculose qui peuvent être rejetées par leur famille du fait de leurs infections. Malheureusement avec le contexte de la Covid-19, les choses se sont aggravées pour ces malades parce que, le premier signe de la tuberculose c’est la toux et vous savez que c’est pareil pour le Covid-19", a-t-elle ajouté.

Alliance Côte d’Ivoire œuvre pour une réponse communautaire durable aux besoins des populations en matière de santé et de développement, précise-t-on