La Confédération nationale de la santé à base communautaire mène des réflexions sur ses manuels de procédures administratives

Publié le 25 nov. 2022 à 11:37

  • La Confédération nationale de la santé à base communautaire mène des réflexions sur ses manuels de procédures administratives

La Confédération nationale de la santé à base communautaire (CNA-ESCOM CI), en collaboration avec le Programme d’appui aux stratégies sociales (PASS), a organisé, le jeudi 24 novembre, à Cocody-Abidjan, son tout premier congrès.

Cette rencontre extraordinaire marquée par la mobilisation de 200 délégués venus des 39 Etablissements de santé à base communautaire (ESCOM) de Côte d’Ivoire, a eu pour objectif d’entériner, harmoniser leurs textes associatifs, mais surtout de plancher sur leurs manuels de procédure administrative financière et comptable.

A l’ouverture de ces assises, Dr Kouadio Samia, Conseillère technique, représentant le ministre de la Santé, parrain de ce congrès, a exprimé toute sa fierté à l’endroit des ESCOM, ces centres-là qui, selon elle, apportent un grand plus à la santé des communautés vulnérables en Côte d’Ivoire.

"Le ministre Pierre Dimba attend beaucoup de ce congrès, parce qu’on est en train d’envisager la délocalisation des ESCOM sur toute l’étendue du territoire national", a-t-elle confié.

En outre, étant donné que les ESCOM sont gérés par des associations de droit privé ne bénéficiant pas du budget de l’Etat, Ouattara Clément, président de cette confédération, a saisi cette occasion pour soumettre leurs difficultés aux décideurs publics.

 Il s’agit, premièrement, du paiement de 3 milliards FCFA d’arriérés dus à la gratuité ciblée de la crise post électorale de 2011. L’autre difficulté qui découle de leur manque de subvention, c’est le vieillissement des ESCOM dont les locaux se détériorent et cela provoque la démotivation du personnel.

"Nous avons deux missions dont l’une est de gérer les établissements sanitaires et l’autre mission, d’éduquer la population. Le manque de moyens financiers freine notre volonté d’aller sensibiliser et former les populations, face à l’urgence de certaines maladies", a déploré Ouattara Clément, par ailleurs président de la FSUCOM Wassakara.

Selon lui, au terme de ce congrès, la CNA-ESCOM devrait être suffisamment outillée pour présenter aux bailleurs de fonds et partenaires au développement des projets qui répondent aux exigences de financements.

"Nos projets sont la mise à niveau de tous nos établissements sanitaires et surtout le ravitaillement de la population en médicaments. Cela est nécessaire pour éviter que par manque de médicaments dans les ESCOM, les populations vulnérables aillent en acheter dans les rues", a-t-il fait savoir.

Le président de la CNA-ESCOM CI a également annoncé la création du grand prix des ESCOM qui sera décerné à sept (07) entités, chaque année.

Quant au PASS qui assure avec la CNA-ESCOM un partenariat au service de la santé communautaire, son Directeur général Jean-Victor Ayité s’est réjoui de cet accompagnement, qui depuis un an et demi, a aidé à la structuration et à l’uniformisation des textes de tous les FSUCOM. De sorte à parvenir au même mode de gouvernance.

Il a tenu à rassurer les partenaires techniques et financiers que les FSUCOM sont prêtes à faire face aux enjeux de santé, qui se posent aujourd’hui, notamment la couverture maladie universelle (CMU) qui se met en place et a besoin d’acteurs structurés et actifs.

"Les FSUCOM veulent indiquer qu’elles sont prêtes à accompagner ce processus-là. Et, c’est à saluer", assure Jean-Victor Ayité.

Le Maire de la commune de Cocody, Jean-Marc Yacé, dans son mot de bienvenue, a souhaité que des débats de ce congrès naissent des perspectives capables de positionner les ESCOM comme un maillon fort du système de santé ivoirien.

 Il n’a pas manqué de rassurer les congressistes que la Mairie de Cocody ne dérogera pas de ses engagements vis-à-vis des ESCOM.

Jean-Marc Yacé a offert un terrain de 5000 M2 pour la construction du premier ESCOM à Jacqueville.

Ce don a été fort apprécié par Dr Jean Etté, directeur Santé et Protection sociale du PASS, qui témoignant au nom des pionniers des ESCOM, a vu en ce geste, les prémices de l’extension gouvernementale des FSUCOM sur toute l’étendue du territoire ivoirien.

Il en a profité pour suggérer au Ministère de la Santé, la mise en place d’un cadre juridique et des mesures d’allègement fiscales en faveur des ESCOM. Dr Jean Etté a proposé également l’érection d’un fonds de garantie pour l’approvisionnement de ces établissements en produits pharmaceutiques.