Sénégal : Les écoles rouvrent avec le coronavirus pour souci de plus en plus lointain

Publié le 12 nov. 2020 à 14:09 Modifié le 29 sept. 2022 à 17:01

  • Sénégal : Les écoles rouvrent avec le coronavirus pour souci de plus en plus lointain

Après des mois de fermeture, les écoles ont rouvert jeudi au Sénégal dans un respect très inégal des consignes contre le Covid-19, en recul depuis des semaines, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Après des mois de fermeture, les écoles ont rouvert jeudi au Sénégal dans un respect très inégal des consignes contre le Covid-19, en recul depuis des semaines, ont constaté des journalistes de l'AFP.


L'Unicef avait déploré début octobre que seul un pays sur trois en Afrique de l'Ouest et du Centre soit parvenu à rouvrir ses établissements pour la rentrée scolaire 2020-2021 à la date prévue.

La plupart des élèves assis jeudi en groupe sous le préau d'une école primaire de Mbao, dans la banlieue de Dakar, ne portaient aucun masque. Au contraire, dans un collège-lycée de Yoff, quartier populaire de la capitale, la plupart en arboraient un.


Mais ces mêmes élèves ont franchi les portes de l'établissement sans aucune disposition pour les tenir à distance les uns des autres, ont constaté les journalistes de l'AFP.

Quatre millions d'élèves, du primaire au secondaire, étaient appelés à reprendre le chemin des classes, mais un certain nombre ont différé leur retour, une pratique courante, même en dehors de toute pandémie.


Les écoles avaient été fermées en mars après le premier cas de Covid-19 dans le pays. Seuls 500.000 élèves de classes sanctionnées par un examen avaient repris les cours en juin.

Depuis, la la pandémie semble contenue à de faibles niveaux. Le Sénégal a déclaré 15.744 cas pour 326 décès. L'activité économique, durement affectée, reprend lentement son cours. Un relâchement de la vigilance quotidienne est visible partout.


"Nous avons défini un protocole sanitaire avec le ministère de la Santé pour le port obligatoire du masque - sauf dans le préscolaire - le lavage des mains, la distanciation physique", a dit à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Education nationale, Mohamed Moustapha Diagne.


Les autorités ont aussi assuré que masques et gel seraient acheminés pour les écoles jusque dans les localités éloignées. "Nous n'avons pas encore reçu de dotation en masque et gel hydroalcoolique", dit pourtant un responsable de l'école de Mbao sous le couvert de l'anonymat.  "Jusqu'à hier soir, des écoles dans des localités de l'intérieur n'avaient pas reçu leurs équipements en masque et gel", abonde un responsable d'un syndicat d'enseignants, Abdoulaye Ndoye. La rentrée est aussi minée par un contentieux financier entre les établissements privés, qui accueillent près du tiers des élèves, et les parents.


Les écoles privées réclament aux parents le paiement de deux à trois mois de scolarité, entre avril et juin. Des parents ont dit dans la presse ne rien devoir, puisque les classes étaient fermées. "Nous recommandons la discussion entre les établissements et les familles", a dit le porte-parole du ministère, assurant que celui-ci n'avait "pas de base légale pour intervenir". "Seul l'Etat peut régler cette question. Il doit avoir le courage politique de le faire", a rétorqué le syndicaliste Ndoye.