Trois pays ou région d'Afrique et le Yémen menacés de sombrer dans la famine (FAO/PAM)

Publié le 6 nov. 2020 à 14:47 Modifié le 29 sept. 2022 à 16:56

  • Trois pays ou région d'Afrique et le Yémen menacés de sombrer dans la famine (FAO/PAM)

Des garçons mangent du pain ramassé dans les ordures, à Hodeida, le 7 janvier. Reuters

Le Burkina Faso, le Soudan du Sud, le nord-est du Nigeria et le Yémen risquent de sombrer dans une situation de famine, ont averti vendredi l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM).

Le Burkina Faso, le Soudan du Sud, le nord-est du Nigeria et le Yémen risquent de sombrer dans une situation de famine, ont averti vendredi l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM).


Une partie des personnes vivant dans ces quatre régions "fait face à une situation de faim critique", selon un rapport de ces deux organisations publié vendredi. Il prévient que l'escalade des conflits et les difficultés accrues concernant l'accès de l'aide humanitaire pourraient engendrer un risque de famine. La FAO et le PAM pointent une conjonction de facteurs (conflits, déclin économique, situation climatique extrême et pandémie du Covid-19) qui font "basculer les populations plus profondément dans la phase d'urgence de l'insécurité alimentaire".


Le rapport publié vendredi souligne toutefois que ces quatre régions sont loin d'être des cas isolés: "la carte du monde montre que les taux d'insécurité alimentaire aiguë atteignent de nouveaux sommets à l'échelle mondiale", indique le rapport selon lequel seize autres pays sont fortement menacés par l'augmentation des niveaux de faim aiguë. Parmi ces pays, on retrouve le Venezuela, Haïti, l'Ethiopie, la Somalie, le Cameroun, la Centrafrique, le Mali, le Niger, la Sierra Leone, la République démocratique du Congo, le Mozambique, le Zimbabwe, le Soudan, le Liban, la Syrie et l'Afghanistan. 


La FAO et le PAM espèrent que ce rapport favorisera une action "immédiate pour éviter qu'une crise majeure (ou une série de crises) ne se produise d'ici trois à six mois".

L'évolution de la situation dans ces pays est notamment conditionnée par l'accès à l'aide humanitaire et la poursuite du financement des interventions humanitaires, soulignent les auteurs du rapport.

"Ce rapport est un appel manifeste à prendre des mesures urgentes", a déclaré Dominique Burgeon, directeur du Bureau des urgences et de la résilience de la FAO, cité dans un communiqué.

"Nous sommes vivement préoccupés par l'effet conjugué de plusieurs crises qui minent la capacité des personnes à produire de la nourriture et à y accéder, et les rendent plus sujettes à la faim extrême. Nous devons accéder à ces populations afin qu'elles disposent de denrées alimentaires, qu'elles aient les moyens d'en produire et qu'elles améliorent leurs moyens d'existence pour empêcher que le scénario le plus pessimiste ne se produise", a-t-il ajouté.


"Lorsque nous déclarons une famine, cela signifie que de nombreuses vies ont déjà été perdues. Si nous attendons d'être sûrs qu'elle soit là, des personnes ont déjà perdu la vie", a déclaré pour sa part Margot van der Velden, directrice du bureau des urgences du PAM.


"En 2011, la Somalie a souffert d'une famine qui a fait 260.000 victimes. Celle-ci avait été déclarée en juillet, mais la plupart des décès étaient déjà survenus au mois de mai. Nous ne pouvons pas laisser la même situation se reproduire", a-t-elle rappelé.