Burkina : Le principal parti d'opposition renonce à un recours contre la réélection de Kaboré

Publié le 1er déc. 2020 à 10:51 Modifié le 24 sept. 2022 à 21:12

  • Burkina : Le principal parti d'opposition renonce à un recours contre la réélection de Kaboré

Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti de l'ex-président Blaise Compaoré, devenu la principale force d'opposition du Burkina Faso, a indiqué lundi renoncer à un recours contre la réélection du président Roch Kaboré au premier tour.

Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti de l'ex-président Blaise Compaoré, devenu la principale force d'opposition du Burkina Faso, a indiqué lundi renoncer à un recours contre la réélection du président Roch Kaboré au premier tour.


"La direction politique nationale (du CDP) a décidé d'abandonner la poursuite de recours et avisera après la proclamation définitive (du résultat) par le Conseil constitutionnel", selon un communiqué du parti. 

Le candidat du CDP Eddie Komboïgo est arrivé deuxième de la présidentielle du 22 novembre avec 15,4% des voix, et le parti est également arrivé deuxième aux législatives (couplées à la présidentielle) en obtenant 20 sièges à l'Assemblée nationale. Le CDP est donc devenu la deuxième force politique du pays et le premier parti d'opposition.


L'opposition, qui avait menacé de ne pas reconnaître le résultat de la présidentielle, dénonçant à l'avance une "fraude massive", avait cependant "pris acte" jeudi de l'annonce de la réélection de M. Kaboré, tout en annonçant se réserver le droit de le contester en justice. 


Plusieurs candidats malheureux avaient ensuite félicité le président Kaboré (réélu avec 57,8% des voix), notamment Zéphirin Diabré, jusque-là chef de file de l'opposition, arrivé en troisième position avec 12,4% des voix. Mais pas M. Komboïgo.


Le CDP garde cependant la possibilité d'engager des recours contre les résultats des élections législatives, qui ont vu la victoire du parti présidentiel et de ses alliés.  "Pour ce qui est des élections législatives, le BEN (Bureau exécutif national du CDP) instruit les candidats au niveau local d'engager au cas par cas les recours nécessaires", selon le communiqué. 

Le CDP affirme que "des insuffisances, des irrégularités ainsi que de multiples dysfonctionnements (ont) marqué aussi bien le déroulement du scrutin que le comptage et la compilation des résultats", sans préciser s'il parle de la présidentielle ou des législatives.


Il cite "la modification irrégulière et unilatérale par la Céni (Commission électorale nationale indépendante) et ses démembrements de la cartographie des bureaux de vote, l'ouverture tardive ou la non-ouverture de certains bureaux de vote suite à de supposés problèmes matériels, le non-respect du principe de la compilation manuelle et électronique pour la proclamation des résultats".

Le CDP "conclut que la sincérité du scrutin du 22 novembre est sérieusement entamée et jette un discrédit sur les résultats proclamés".