Huit personnes, dont un élève de quinze ans, ont été tuées dimanche au Burkina Faso lors d’un braquage sur un site d’orpaillage dans le sud-ouest du pays, à une dizaine de kilomètres de Gaoua, chef-lieu de la région, ont annoncé lundi des sources sécuritaires et judiciaires.

"Dimanche aux environs de 19H00, des braqueurs armés ont attaqué le site d’orpaillage de Djikando, situé près de Gaoua, pour dépouiller des acheteurs d’or", a déclaré à l’AFP un officier de police sous le couvert de l’anonymat. 

"Ils (braqueurs) ont ouvert le feu, tirant des coups de feu en l’air avant de viser directement des orpailleurs. De violents heurts ont également eu lieu après le braquage, des populations ayant incendié les installations des orpailleurs qu’ils accusent d’avoir occasionné la mort de certains exploitants. Au total, huit personnes ont été tuées dont un élève de quinze ans", a expliqué la même source. 

"Nous avons enregistré au total 29 blessés. Les lésions étaient principalement causées par des armes à feu et des machettes", a déclaré le directeur des services médico-technique du centre hospitalier de Gaoua, Dr Florent Roch Banazaro. 

Confirmant le "bilan provisoire" de huit morts, le procureur du tribunal de Grande instance de Gaoua, Cheik Alfa Aboubakar Compaoré a précisé que "certains ont été tués par balles et (d’autres) par des coups de machettes". 

L'or est devenu en une douzaine d'années un secteur économique stratégique pour le Burkina Faso, pays d’ Afrique de l'Ouest, dont le principal produit d'exportation était auparavant le coton.

De 0,40 tonne en 2007, la production d'or est passée à plus de 52 tonnes en 2018, selon la chambre des mines.

Le secteur aurifère officiel compte quelque 15.000 emplois directs et 50.000 emplois indirects. Mais le sous-secteur artisanal, aussi appelé orpaillage, emploie 1,5 million de personnes, et génère une production annuelle supplémentaire d'environ 10 tonnes d'or, selon le ministère des Mines.

Ce sous-secteur artisanal est également exploité par les groupes jihadistes qui y tirent une importante manne pour financer leurs activités, selon une étude de l’observatoire économique et social. Frontalier du Mali et du Niger, le Burkina est le théâtre d'attaques jihadistes régulières depuis 2015.