Sénégal : Le parlement saisi pour lever l'immunité d'un opposant accusé de viol

Publié le 9 févr. 2021 à 17:09 Modifié le 29 sept. 2022 à 21:45

  • Sénégal : Le parlement saisi pour lever l'immunité d'un opposant accusé de viol

Le gouvernement sénégalais a saisi le Parlement mardi pour faire lever l'immunité d'une figure de l'opposition, Ousmane Sonko, visé par une plainte pour viols qui agite le milieu politique depuis début février, a-t-on appris auprès du ministère de la Justice.

Le gouvernement sénégalais a saisi le Parlement mardi pour faire lever l'immunité d'une figure de l'opposition, Ousmane Sonko, visé par une plainte pour viols qui agite le milieu politique depuis début février, a-t-on appris auprès du ministère de la Justice.


M. Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et député depuis 2017, nie les accusations et crie au complot ourdi selon lui par le chef de l'Etat Macky Sall pour ruiner ses projets à la présidentielle de 2024.

M. Sonko, 46 ans, fait l'objet d'une plainte pour viols et menaces de mort déposée par une employée d'un salon de beauté de Dakar dans lequel il allait se faire masser pour, dit-il, soulager ses maux de dos.

La nouvelle de la convocation de M. Sonko par les gendarmes a donné lieu à des heurts lundi entre ses sympathisants et les policiers autour de son domicile dans la capitale. Plusieurs personnes ont été blessées et 45 interpellées, a dit la police citée par la presse.


M. Sonko a refusé de se rendre à la convocation prévue lundi. Il a déclaré qu'il répondrait à une convocation aussitôt que son immunité serait levée.

Mardi, le ministre de la Justice Malick Sall "a transmis, à la demande du parquet général, la requête (de levée d'immunité) au président de l'Assemblée nationale", a dit à l'AFP une responsable du ministère sous le couvert de l'anonymat.  


Le président de l'Assemblée, Moustapha Niasse, a convoqué pour jeudi le bureau de l'Assemblée, selon un document officiel publié sur les réseaux sociaux et mentionnant seulement "informations" à l'ordre du jour.

Une procédure de levée d'immunité doit recevoir l'approbation initiale ou non de ce bureau. Une commission est ensuite formée avant que la levée soit éventuellement soumise à l'Assemblée plénière, ce qui peut-être fait en quelques jours selon la presse.


La plainte contre M. Sonko a suscité des parallèles avec les ennuis de Karim Wade, fils et ancien ministre de l'ex-président Abdoulaye Wade, et de Khalifa Sall, maire déchu de Dakar, tous deux frappés par des condamnations pour des malversations financières et empêchés de se présenter à la présidentielle de 2019.


M. Sall, 59 ans, élu en 2012 et réélu en 2019, maintient le flou sur l'éventualité d'une candidature à un troisième mandat, malgré la limite de deux instaurée après une révision constitutionnelle approuvée en 2016.