L'ONU souhaite une accélération du processus du retour des civils élus au pouvoir au Mali

Publié le 11 avr. 2023 à 19:31

  • L'ONU souhaite une accélération du processus du retour des civils élus au pouvoir au Mali

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres presse les autorités militaires au pouvoir au Mali "d'accélérer" le rythme pour rendre le pouvoir à des civils élus début 2024 comme elle s'y est engagée, selon un rapport destiné au Conseil de sécurité.

M. Guterres s'inquiète de la persistance des violences et de leur impact sur les populations, et de "l'impasse" dans laquelle se trouve un important accord de paix entre l'Etat malien et des groupes armés du nord. 

Le Mali est en proie à la propagation jihadiste et aux violences de toutes sortes depuis le déclenchement d'insurrections dans le nord en 2012. La violence s'est étendue au centre du pays et au Burkina Faso et au Niger voisins. 

Dans son rapport trimestriel, M. Guterres relève les "progrès" accomplis sur cette voie, comme la rédaction d'un projet de Constitution et la création d'une autorité de gestion des élections.

Mais, ajoute-t-il, "du retard a été pris dans l’exécution de certaines activités essentielles". "À moins d’un an de la fin prévue de la transition, il incombe aux autorités maliennes de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour accélérer ce processus de sorte que l’ordre constitutionnel soit rétabli dans les délais convenus", dit-il.

Les autorités maliennes viennent d'annoncer le report sine die d'un référendum sur la Constitution.

Le secrétaire général de l'ONU exprime sa préoccupation devant "l'impasse" ou la "paralysie persistante" où se trouve l'application de l'accord de 2015 dit d'Alger. La mise en oeuvre de cet accord entre les groupes armés du nord et l'Etat est jugé primordiale pour la stabilisation du pays. Or les signataires, notamment les groupes touareg, sont à couteaux tirés avec Bamako.

"Il est essentiel que les parties surmontent de toute urgence l’impasse actuelle compte tenu des conditions de sécurité qui règnent, en particulier dans le nord-est du Mali, où les groupes terroristes s’en prennent inlassablement aux civils, et de toutes les conséquences humanitaires liées à cette situation", dit-il.

Dans un mémorandum publié sur les réseaux sociaux, le gouvernement malien assure que "la mise oeuvre diligente du chronogramme de la transition demeure une priorité des autorités maliennes". Il assure aussi rester "engagé et disponible pour la mise en œuvre diligente" de l'accord d'Alger.

Le gouvernement revendique une "amélioration de la situation sécuritaire" et "la neutralisation de centaines de terroristes" au cours de ces trois mois.

A noter qu'une mission de stabilisation de l'ONU, la Minusma, est déployée au Mali depuis 2013, avec environ 13.800 soldats et policiers à ce jour.