Guinée : Le procès d’un proche de l’ex-président Condé renvoyé

Publié le 5 mai 2023 à 10:12

  • Guinée : Le procès d’un proche de l’ex-président Condé renvoyé

Le procès pour corruption présumée d'un ancien président de l’Assemblée nationale de Guinée, un proche de l'ex-président Alpha Condé déchu par un coup d'Etat militaire en 2021, a été renvoyé au 15 mai, l'accusé étant hospitalisé, a annoncé un juge jeudi.

Amadou Damaro Camara, important membre du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), le parti de M. Condé, qui a été président de fin 2010 jusqu'à sa chute en 2021, a été inculpé et placé en détention en avril 2022 pour des faits présumés de "détournement de deniers publics", "enrichissement illicite", "blanchiment de capitaux", et "corruption".

M. Damaro Camara, hospitalisé, était absent de l'audience de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) jeudi, malgré un mandat d'amener décerné par le juge lors de la précédente audience, le 27 avril. 

Selon Aly Touré, procureur spécial de la Crief, M. Damaro Camara souffre d'une glycémie qui ne lui permettait pas de venir sans risque à son procès.

Son médecin traitant a garanti qu'il pourra être disponible dans dix jours, a-t-il ajouté.

Fin 2018, pendant la contestation violemment réprimée des dernières années de pouvoir de M. Condé, M. Damaro Camara avait comparé les manifestations d'opposition dans certains quartiers de la capitale à la pointe de la révolte au "grand banditisme" et à "la criminalité", préconisant qu'elles soient matées avec "des armes" et non "des bâtons".

Le colonel Mamadi Doumbouya, qui a renversé avec ses hommes M. Condé et s'est depuis fait investir président, a promis de refonder un Etat miné par les divisions et par une corruption réputée endémique. Il a assuré qu'il n'y aurait pas de "chasse aux sorcières" mais a proclamé la lutte contre la corruption comme une mission primordiale.

Le chef de la junte s'est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de deux ans à partir de janvier 2023.

L'opposition, qui réclame un retour rapide des civils au pouvoir et la libération de tous les prisonniers qu'elle considère comme politiques, a appelé mercredi à une série de manifestations à Conakry les 10, 11, 17, 18, 24 et 25 mai.