Kenya : l'opposition appelle à une nouvelle journée d'action antigouvernementale le 26 juillet

Publié le 22 juil. 2023 à 17:17

  • Kenya : l'opposition appelle à une nouvelle journée d'action antigouvernementale le 26 juillet

Crédit Photo : Autre Presse

L'opposition kényane va organiser mercredi une nouvelle journée d'action antigouvernementale contre la vie chère, après trois jours consécutifs de rassemblements cette semaine qui ont peu mobilisé, a annoncé samedi à l’AFP le porte-parole du chef de l’opposition.

L'opposition, qui s'est déjà mobilisée à huit reprises depuis mars, a organisé trois jours consécutifs de manifestations cette semaine contre le gouvernement du président William Ruto. 

Après une journée, mercredi, durant laquelle le pays a tourné au ralenti, avec des incidents dans plusieurs villes et des écoles fermées dans les trois plus grandes localités, les journées de jeudi et vendredi ont vu un retour à la normale, avec quelques échauffourées entre police et manifestants dans le bidonville de Kibera, situé dans la capitale kényane.

"Il y aura une nouvelle journée de mobilisation mercredi prochain", a déclaré à l'AFP, sans donner plus de détails, Dennis Onyango, porte-parole de Raila Odinga, vétéran de l’opposition, qui considère toujours l'élection de 2022 comme "volée".

De précédentes mobilisations, en mars, avril et juillet, parfois interdites par les autorités, ont donné lieu à des pillages et violences ayant fait une vingtaine de morts, de source officielle.

Le groupe de travail sur la réforme de la police, une coalition de 29 organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International, a dénoncé vendredi une "répression informelle" des forces de l'ordre, affirmant avoir documenté 27 "exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires" de manifestants rien qu'en juillet.

Les appels au dialogue entre MM. Ruto et Odinga se sont multipliés ces derniers jours, notamment de l'ONU, du secrétariat du Commonwealth ou des principaux médias kényans. 

L'opposition accuse le gouvernement de dissuader le mouvement par une répression brutale. 

Plus de 300 personnes ont été arrêtées mercredi, selon le ministère de l'Intérieur.

Le domicile du fils de l'ancien chef de l'Etat kényan, Uhuru Kenyatta, dont William Ruto fut le vice-président pendant dix ans, a été perquisitionné vendredi. Selon le ministère de l'Intérieur, les autorités étaient à la recherche d'armes. 

Lors de la dernière présidentielle, en août 2022, Uhuru Kenyatta avait soutenu M. Odinga, au détriment de son ancien vice-président. M. Kenyatta est accusé par les autorités de soutenir les manifestations.

Elu en août 2022, William Ruto fait face à une contestation croissante. Il est notamment accusé d'ajouter aux difficultés des Kényans, déjà aux prises avec une inflation continue (+8% sur un an en juin), avec une loi promulguée début juillet instaurant de nouvelles taxes.

Raila Odinga avait annulé des manifestations prévues en avril et mai, après que William Ruto avait accepté de dialoguer. Les discussions ont échoué, entraînant la reprise des actions depuis début juillet.