Les Sénégalais élisent ce dimanche leur cinquième président après quelques mois de crise

Publié le 24 mars 2024 à 17:03

  • Les Sénégalais élisent ce dimanche leur cinquième président après quelques mois de crise

Les Sénégalais élisent dimanche leur cinquième président lors d'un scrutin à l'issue totalement imprévisible, qui tranchera entre continuité et changement peut-être radical après trois années d'agitation et de crise politique.

"C'est un jour symbolique et historique pour moi car la tenue de cette élection n'était pas évidente. Elle a été obtenue de haute lutte", a déclaré à l'AFP un électeur, Mohamed Bop, 42 ans, dans un bureau de vote du centre de Dakar, où des dizaines d'électeurs attendaient leur tour pour glisser leur bulletin dans l'urne.

Quelque 7,3 millions d'électeurs sont appelés à choisir, dans environ 16.000 bureaux de vote à travers le pays et à l'étranger, entre le candidat du pouvoir Amadou Ba et 16 concurrents, parmi lesquels une femme ainsi que l'antisystème Bassirou Diomaye Faye.

Amadou Ba, 62 ans, Premier ministre il y a encore quelques semaines du président sortant Macky Sall qui l'a désigné comme son dauphin, et Bassirou Diomaye Faye, 43 ans, le "candidat du changement de système" et d'un "panafricanisme de gauche", sont donnés favoris. Le premier maintiendrait le pays sur sa trajectoire. La victoire du second pourrait annoncer une véritable remise en cause systémique.

Ils affirment tous deux pouvoir l'emporter dès dimanche sans passer par un second tour, qui paraît probable mais dont la date n'est pas fixée. L'ancien maire de Dakar Khalifa Sall, 68 ans, est cité comme outsider.

Les bureaux sont ouverts jusqu'à 18H00 (locales et GMT). De premiers résultats provisoires officieux pourraient être publiés dans la nuit. Des résultats officiels partiels sont attendus dans la semaine.

Le scrutin est suivi avec attention, le Sénégal étant considéré comme l'un des pays les plus stables d'une Afrique de l'Ouest secouée par les putschs. Dakar maintient des relations fortes avec l'Occident tandis que la Russie renforce ses positions alentour.

La société civile, l'Union africaine, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) et l'Union européenne déploient des centaines d'observateurs.

Les Sénégalais devaient initialement voter le 25 février, mais un report de dernière minute a déclenché des violences qui ont fait quatre morts. Plusieurs semaines de confusion ont mis à l'épreuve la pratique démocratique du Sénégal, jusqu'à ce que soit arrêtée la date du 24 mars. La campagne a été réduite à deux semaines, en plein mois de jeûne musulman.

Pour la première fois, le président sortant, aux commandes depuis 12 ans et largement reconduit en 2019, ne se présente pas à sa réélection.