On ne s’attendait pas à vivre ce cauchemar contre la Guinée Equatoriale. (Emerse Faé, sélectionneur de la Côte d’Ivoire)

Publié le 1er mars 2024 à 19:19

  • On ne s’attendait pas à vivre ce cauchemar contre la Guinée Equatoriale. (Emerse Faé, sélectionneur de la Côte d’Ivoire)

Le sélectionneur de la Côte d’Ivoire, Emerse Faé, séjourne en France où il profite de ses vacances après le sacre à la Coupe d’Afrique des Nations 2023. A cette occasion, il s’est livré à une interview dans « Le Club Des 5 », au cours de laquelle il est revenu sur le cauchemar vécu pendant le premier tour de la CAN 2023.

Depuis la victoire de la Côte d’Ivoire, tous les médias s’arrachent Emerse Faé. Le jeune sélectionneur ivoirien (40 ans), est l’une des révélations de la compétition. Il a même été désigné meilleur sélectionneur.

Face à Samuel Vaslin, Walid Acherchour et Elton Mokolo, il a expliqué comment son équipe a vécu le premier tour. "On s’attendait à une compétition relevée (…), mais on ne s’attendait pas à une compétition aussi difficile", avoue Emerse Faé.

Difficile, cette CAN l’a été pour les Eléphants de Côte d’Ivoire, eux qui sont passés par toutes les émotions.

En ouverture, ils battent laborieusement la Guinée-Bissau.

"Le fait de gagner pour nous, c’était important parce qu’avec toute la pression qu’on a en tant que pays hôte, c’était hyper important pour nous de gagner quelle que soit la manière", dit le sélectionneur ivoirien.

Le match contre le Nigeria, les Eléphants l’abordent sans stress. "Le gagnant serait quasiment qualifié pour les 1/8es de finale de la CAN. Même si on n’a pas été flamboyant dans le jeu, on a quand même donné du répondant à cette équipe du Nigeria qui nous a mis un impact physique. Ce match s’est joué à peu de chose", explique Emerse Faé. Le Nigeria s’impose par 1 but à 0. Puis arrive le match qui va chambouler le reste de la compétition.

Le 22 janvier 2024 au stade olympique Alassane Ouattara de Ebimpé, les Ivoiriens jouent leur dernier match de poule contre la Guinée Equatoriale. Contre toute attente, ils s’inclinent sur le score de 4 buts à 0.

Les Eléphants ont déchanté. Faé le dit : "on ne s’y attendait pas du tout. Pour nous, on était en train de réfléchir à autre chose. Est-ce que le Nigéria va gagner de l’autre côté ? Est-ce qu’on va finir 2e ? On n’était pas dans un système de négliger la Guinée Equatoriale mais on était sûr de notre force et comme j’ai dit on a battu la Guinée-Bissau en ouverture. On perd contre le Nigeria (1-0) et donc ça s’est joué sur peu de chose. On ne s’attendait pas à vivre ce cauchemar contre la Guinée Equatoriale".

Emerse Faé dans "Le Club des 5"
Emerse Faé dans "Le Club des 5"

Les quatre buts inscrits par le Nzalang National ont sonné les pachydermes et leurs supporteurs. Les Eléphants se créent pourtant de multiples occasions nettes sans ouvrir le score. "Quand tu regardes bien le match, nous on est k.o à partir du 2e but. Mais avant, on a les occasions de marquer à 0-0. A 1-0 on marque un but une première fois refusé pour hors-jeu. Mais le problème, c’est qu’on a déjà fêté le but. Ce n’est pas un but qui de suite est refusé. Toi tu as fêté le but, et toi on te dit but refusé", se remémore celui qui était l’adjoint de Gasset.

"Quelques minutes après on (re)marque un but. On va, on fête et là on te dit hors-jeu. Ça veut dire que tu as fêté deux fois pour une égalisation et là tu te dis -ça y est tu as égalisé tu a pris l’ascendant psychologie donc tu vas les tuer-, mais finalement non. Quand tu reviens on te dit y’a pas de but, et là quand tu prends un deuxième but c’est un cauchemar".

Après le deuxième but des Equatoguinéens, les Eléphants cèdent à la panique. Ils s’oublient, l’encadrement aussi. "Déjà tu es surpris parce que tu n’as pas prévu de perdre contre la Guinée Equatoriale, même en respectant ton adversaire. Tu te dis que tu es chez toi, tu as fait bonne figure contre le Nigéria donc tu te dis c’est une très bonne équipe en face mais tu vas faire le boulot", soutient Emerse Faé. Rien n’y fit.

Tout le groupe panique, oubliant qu’une victoire n’est pas impérative pour la qualification. "On a tous réagi pareil", reconnaît-il.

Finalement, la Côte d’Ivoire obtient son ticket pour le tour suivant en terminant parmi les 4 meilleurs troisièmes. La suite, on la connaît tous.

"Je me sens très content, très fier, très honoré. Je n’ai pas encore bien réalisé parce que je n’ai pas encore revu les images mais ça ne saurait tarder. Je ne suis pas festif de nature, j’étais trop fatigué, le peuple a bien fêté le titre. Nous on est contents d’avoir rendu le pays heureux", raconte joyeusement le sélectionneur ivoirien.