Vaccins: l'Afrique du Sud choisit Johnson & Johnson, prête à revendre ses doses d'AstraZeneca

Publié le 10 févr. 2021 à 20:52 Modifié le 14 sept. 2022 à 23:46

  • Vaccins: l'Afrique du Sud choisit Johnson & Johnson, prête à revendre ses doses d'AstraZeneca

L'Afrique du Sud s'est dite prête mercredi à revendre ou échanger un million de doses du vaccin AstraZeneca, qu'elle a écarté au profit de celui de Johnson & Johnson quand son efficacité sur le variant local du coronavirus a été mise en doute.

L'Afrique du Sud s'est dite prête mercredi à revendre ou échanger un million de doses du vaccin AstraZeneca, qu'elle a écarté au profit de celui de Johnson & Johnson quand son efficacité sur le variant local du coronavirus a été mise en doute.


Dimanche, Pretoria avait suspendu le programme de vaccination qui devait débuter cette semaine avec les doses du britannique AstraZeneca/Oxford, après une étude révélant notamment une efficacité "limitée" contre le nouveau variant sud-africain baptisé 501Y.V2. Selon les premiers résultats de cette étude de l'Université de Witwatersrand à Johannesburg, l'AstraZeneca/Oxford est efficace à seulement 22% contre les formes modérées du variant local. Et son efficacité sur les formes graves reste inconnue.


Mercredi, le ministre de la Santé a annoncé qu'au vu des "résultats des études d'efficacité, (le gouvernement) poursuivra la première phase de vaccination prévue en utilisant les vaccins Johnson & Johnson au lieu du vaccin AstraZeneca". "L'efficacité du vaccin Johnson & Johnson contre le variant 501Y.V2 a été prouvée", a souligné Zweli Mkhize, sans préciser la date de lancement de la campagne. Ce vaccin était efficace à 57% contre les formes modérées et graves du variant sud-africain, selon des chiffres présentés fin janvier lors d'une précédente conférence de presse de la ministre.


Le gouvernement du pays africain le plus durement frappé par le coronavirus s'est fixé pour objectif de vacciner 40 millions de personnes, soit 67% de sa population, d'ici la fin de l'année. Dans ce but, il avait reçu le 1er février un million de doses du vaccin AstraZeneca, qui doivent en théorie arriver à expiration fin avril, et 500.000 autres étaient attendues dans le courant du mois.  Le ministre a assuré que ces doses ne seraient pas gâchées. "Nos scientifiques vont continuer à délibérer sur leur utilisation" dans le pays, a-t-il avancé, rappelant la possibilité de l'administrer à plusieurs milliers de Sud-Africains pour évaluer s'il empêche les formes graves de la maladie liées au variant 501Y.V2. 


- Fabrication locale -

Parmi les options étudiées après l'abandon de ce vaccin, le gouvernement envisage de vendre ou d'échanger ses lots avec des pays touchés par la souche originelle de coronavirus. En fonction des avis des scientifique, "les vaccins seront échangés avant la date d'expiration", a déclaré Zweli Mkhize, en assurant qu'"il y a déjà des pays qui (nous) demandent de le leur vendre". 

Plus tard dans la journée, les experts de l'OMS ont recommandé l'utilisation de l'AstraZenica dans les pays où des variants sont présents, estimant que l'étude le mettant en doute s'appuyait sur "un échantillon ne permettant pas "d'évaluer spécifiquement" son efficacité.


Neuf millions de doses de vaccins Johnson & Johnson ont été commandées, dont une première livraison, en petite quantité, est attendue la semaine prochaine. Le premier arrivage sera probablement utilisé comme "stock de recherche", a indiqué le ministre. La société pharmaceutique sud-africaine Aspen, fabricant agréé pour le vaccin Johnson & Johnson, "est très déterminé à accélérer la production", a déclaré M. Mkhize, affirmant que ces premières doses seraient disponibles en avril.


Contacté par l'AFP, Aspen a dit n'avoir "pas plus d'information" sur un accord avec Johnson & Johnson et que tout commentaire serait "prématuré". Après avoir tardé à se lancer dans la course mondiale aux vaccins, le gouvernement sud-africain cherche aussi à se procurer d'autres vaccins auprès du laboratoire américain Pfizer, ainsi qu'à travers le mécanisme Covax, mis en place par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour tenter de garantir une distribution équitable des moyens de lutte contre le Covid-19.  L'Afrique du Sud est frappée par une deuxième vague de coronavirus, largement causée par un variant local réputé beaucoup plus contagieux.  Depuis le début de la pandémie, le pays a enregistré près de 1,5 million de cas de contamination et près de 47.000 décès.