Biden sous pression pour répliquer à la mort de militaires américains en Jordanie

Publié le 29 janv. 2024 à 16:00

  • Biden sous pression pour répliquer à la mort de militaires américains en Jordanie

Joe Biden est-il trop faible face à l'Iran? C'est en tous cas ce que martèlent lundi les adversaires du président américain, qui brigue un second mandat, en le pressant de répliquer durement à la mort de trois soldats américains en Jordanie.

Joe Biden est-il trop faible face à l'Iran? C'est en tous cas ce que martèlent lundi les adversaires du président américain, qui brigue un second mandat, en le pressant de répliquer durement à la mort de trois soldats américains en Jordanie.La Maison Blanche a attribué l'attaque au drone, dirigée contre une base dans le nord-est de la Jordanie, près de la frontière syrienne, à des groupes pro-Iran.

Joe Biden a immédiatement déclaré que l'Amérique "répondrait", et la riposte sera "conséquente", a assuré lundi un porte-parole de l'exécutif, John Kirby.

Donald Trump, grand favori de la primaire républicaine et donc, potentiellement, futur rival du président démocrate à l'élection de novembre, s'est emparé de l'affaire dès dimanche.

Il a qualifié son adversaire démocrate de 81 ans de "faible", et assuré que cette attaque ne serait "jamais" arrivée sous son mandat.

Le républicain de 77 ans tient là une occasion de soutenir son grand récit de campagne: il se présente comme un homme fort providentiel, capable d'assurer la sécurité de l'Amérique par sa seule autorité personnelle, sans pour autant se mêler des conflits qui agitent le monde.

 "Lâche

"La seule réponse doit être une riposte militaire destructrice contre les forces terroristes iraniennes, en Iran et au Moyen-Orient. Faute de quoi Joe Biden confirmerait qu'il est un lâche, indigne d'être le commandant en chef"' des forces armées, s'est emporté pour sa part le sénateur républicain de l'Arkansas, Tom Cotton.

Les critiques sur la politique de Joe Biden à l'égard de l'Iran ne sont pas nouvelles.

En se disant favorable à un dialogue - aujourd'hui de facto abandonné - avec les Iraniens sur leur programme nucléaire, le président américain avait rompu avec la ligne de son prédécesseur républicain.

Ce dernier avait en effet, quand il était à la Maison Blanche, mis fin à un accord international péniblement conclu pour empêcher Téhéran de développer la bombe atomique.

L'éclatement du conflit entre Israël et le Hamas, suite à l'attaque sanglante le 7 octobre du groupe palestinien soutenu par Téhéran, a remis sur le devant de la scène la question des relations avec l'Iran.

La multiplication des attaques de navires en mer Rouge par les Houthis, un groupe de rebelles là aussi soutenu par l'Iran, a également alimenté les critiques sur la posture de l'administration Biden.

"La stratégie de dissuasion (de l'administration Biden) a lamentablement échoué. Il y a eu plus de 100 attaques contre des troupes américaines dans la région" depuis le début, le 7 octobre, de la guerre entre Israël et le Hamas, a fustigé dimanche un influent sénateur républicain Lindsay Graham.

Cercueils 

Mais aucune de ces attaques n'avait fait de victimes américaines.

Ce n'est pas la première fois que le mandat de Joe Biden est secoué par la mort de militaires américains.

Le 26 août 2021, sur fond de retrait chaotique des troupes d'Afghanistan, 173 personnes, dont 13 militaires américains, avaient été tués dans un attentat à proximité de l'aéroport de Kaboul.

Le président, quelques jours plus tard, avait accueilli les cercueils recouverts du drapeau américain sur une base militaire - une image difficile à surmonter sur le plan politique.

C'est à ce moment, fin août 2021, que pour la première fois, les courbes de popularité de Joe Biden se sont inversées, les opinions défavorables prenant le pas sur les avis favorables. La tendance s'est ensuite confirmée, sur fond de très forte inflation, et le président affiche aujourd’hui encore une cote de confiance anémique.

Le démocrate avait justifié le départ des troupes par la volonté de ne plus risquer la vie de soldats américains.

C'était là l'une des grandes promesses de sa précédente campagne présidentielle: dans un discours de politique étrangère en juillet 2019, le candidat Biden avait promis que, s'il était élu, il mettrait fin aux "guerres sans fin (de l'Amérique) en Afghanistan et au Moyen-Orient."