Trois hommes interpellés pour vente en ligne de près de 3 millions de faux documents

Publié le 3 avr. 2024 à 10:28

  • Trois hommes interpellés pour vente en ligne de près de 3 millions de faux documents

Trois hommes d'une vingtaine d'années, qui avaient créé un site de vente en ligne de faux documents dématérialisés ayant produit près de 3 millions de titres, ont été interpellés la semaine dernière et placés sous contrôle judiciaire, a-t-on appris mercredi auprès des enquêteurs.

Deux des trois hommes ont été interpellés en Normandie et le troisième en région toulousaine. Placés sous contrôle judiciaire, ils ont reconnu les faits et comparaîtront en justice à Paris le 10 septembre, a ajouté le numéro deux de l'Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim), Fabrice Saugner.

Ils avaient créé en septembre 2021 un site web francophone où l'on pouvait acheter "des faux documents dématérialisés tels que des cartes d'identité, des cartes Vitale, des permis de conduire, mais également des justificatifs de domicile, des factures, des fiches de paie, etc.", a détaillé le commissaire Saugner.

Leur site a été détecté en août 2022 par les enquêteurs de l'Oltim lors d'une veille sur la toile. L'Oltim dispose d'un groupe d'enquêteurs cyber depuis fin 2020, la recherche de la fraude aux documents d'identité étant une des priorités de la lutte contre les réseaux de passeurs.

Les enquêteurs ont estimé que le site était visité par "54.000 personnes par jour" et qu'il avait généré "2,7 millions de documents", entre sa création et sa fermeture la semaine dernière.

Le numéro deux de l'Oltim a relevé que les concepteurs et administrateurs de ce site avaient plutôt "un profil de hackers agissant par jeu".

"Ils sont brillants. Ils maîtrisent bien des outils numériques. Ce ne sont pas des trafiquants de stupéfiants", a-t-il dit. "Leur but premier n'était pas de faire de l'argent. Il y avait une volonté de défier l'autorité. Ils ne ciblaient pas un public particulier. C'était tout azimut, pour des fugitifs, des migrants, des escrocs".

Néanmoins, a ajouté le commissaire, ils proposaient des "fonctionnalités supplémentaires moyennant finances", de l'ordre d'une "trentaine d'euros". Environ 30.000 euros en cryptomonnaies ont été saisis.