Le Sénégal et d'autres doivent se préparer à la "bataille" avec les jihadistes, selon Macky Sall

Publié le 23 févr. 2021 à 14:03 Modifié le 15 sept. 2022 à 08:45

  • Le Sénégal et d'autres doivent se préparer à la "bataille" avec les jihadistes, selon Macky Sall

Le président sénégalais Macky Sall a déclaré mardi que son pays et d'autres d'Afrique de l'Ouest devaient se préparer à affronter une poussée jihadiste vers l'Atlantique à partir du Sahel voisin.

Le président sénégalais Macky Sall a déclaré mardi que son pays et d'autres d'Afrique de l'Ouest devaient se préparer à affronter une poussée jihadiste vers l'Atlantique à partir du Sahel voisin.

 

Il a aussi prôné une attitude vigoureuse face aux jihadistes, avec refus de dialoguer avec eux et renforcement du mandat de la mission de l'ONU au Mali, dans un entretien diffusé par Radio France Internationale.

Le Sénégal, volontiers considéré comme un îlot de stabilité, suit de longue date avec la plus grande attention la situation à ses frontières avec la Mauritanie au nord et le Mali à l'est, épicentre des violences jihadistes qui se propagent à travers le Sahel.

 

Le Sénégal est l'un des principaux contributeurs en personnels à la mission de l'ONU au Mali (Minusma). La justice sénégalaise a inculpé et écroué en février quatre hommes arrêtés dans une ville frontalière du Mali et présentés par la presse comme membres d'une cellule de soutien à un des principaux groupes jihadistes armés opérant au Mali, affilié à Al-Qaïda.

 

Interrogé sur sa crainte d'une contagion, M. Sall, s'exprimant pour la première fois publiquement sur cette cellule, a répondu : "Oui, nécessairement". "Leur objectif, c'est d'atteindre l'océan Atlantique", a-t-il ajouté, faisant écho à de récents et rares propos d'un haut responsable du renseignement français évoquant un projet d'expansion d'Al-Qaïda au Sahel vers le golfe de Guinée, en particulier la Côte d'Ivoire et le Bénin.

 

"Donc, que ce soit le Sénégal ou les autres pays côtiers qui sont le dernier rempart, il faut qu'on se prépare à rentrer dans la bataille", a dit M. Sall.

 

Alors que les nouvelles autorités maliennes persistent dans le projet de dialoguer avec certains jihadistes, que le débat a cours aussi chez le voisin burkinabè et qu'au contraire le président français Emmanuel Macron vient d'affirmer la volonté de "décapiter" les organisations affiliées à Al-Qaïda au Sahel, le président sénégalais dit être "contre une discussion avec les terroristes".

 

M. Sall préconise, comme d'autres dirigeants africains, que la Minusma, pour une mission plus offensive, soit placée sous le chapitre 7 de la charte des Nations unies permettant le recours à la force en cas de menace contre la paix ou d'acte d'agression. "Vous maintenez la paix quand il y a une paix à maintenir ; quand vous faites face à des jihadistes, à des terroristes, il n'y a pas de paix à maintenir, il faut lutter contre", dit-il.