La mission de l'ONU au Mali réclame des moyens d'agir après la mort de quatre casques bleus

Publié le 18 oct. 2022 à 17:51

  • La mission de l'ONU au Mali réclame des moyens d'agir après la mort de quatre casques bleus

Les casques Bleus de la MINUSMA, lors de l'opération militaire "Frelana" les 11 et 12 juillet 2017 au sud-ouest de la ville de Gao au Mali. ©MINUSMA/Harandane Dicko

Le chef de la mission de l'ONU au Mali (Minusma) a réclamé mardi au Conseil de sécurité les moyens nécessaires pour assurer son mandat dans un pays où la situation sécuritaire reste "volatile" dans plusieurs régions et où ses actions subissent des "restrictions".

Alors que quatre nouveaux Casques bleus ont été tués lundi par un engin explosif improvisé, El Ghassim Wane a décrit "une situation sécuritaire, humanitaire et des droits de l'Homme très difficile".

"La situation sécuritaire reste volatile dans le centre du Mali et dans la zone des trois frontières Mali-Burkina Faso-Niger", a-t-il ajouté.

"Nous utilisons nos ressources de la manière la plus créative et flexible possible", mais la "détermination" des Casques bleus sur le terrain "ne peut pas remplacer les moyens dont nous avons désespérément besoin", a-t-il encore insisté, décrivant un "environnement opérationnel difficile".

Le rapport du secrétaire général Antonio Guterres examiné lors cette réunion souligne notamment les "restrictions de mouvement et d'accès" rencontrées par la Minusma, la plupart imposées par les autorités maliennes, ainsi que des "campagnes de désinformation" contre la mission.

"La Minusma est en danger", a commenté l'ambassadeur français Nicolas de Rivière, évoquant les actions des groupes terroristes et les "entraves aux activités de la mission".

"Nous comptons sur l’esprit de responsabilité des autorités de transition pour ne pas précipiter un départ dont les Maliens seraient les premières victimes", a-t-il ajouté, réclamant une "coopération pleine et entière" de la junte.

Antonio Gutteres, qui doit présenter d'ici janvier des propositions sur des évolutions possibles de la mission, avait noté en septembre la nécessité de trouver des "solutions nouvelles" pour la Minusma.

En juin, le Conseil de sécurité a prolongé d'un an son mandat jusqu'au 30 juin 2023, mais pour la première fois sans le soutien aérien de la France qui s'est totalement retirée du Mali. Il prévoit à ce stade un maintien des effectifs actuels, 13.289 militaires et 1.920 policiers.

"Contrairement à ce qui est véhiculé, il n'existe aucune volonté de restreindre les mouvements de la mission", a répondu le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, mettant en avant la "volonté d'affirmer notre souveraineté sur notre territoire".

Quant à l'avenir de la Minusma, la "priorité" du Mali est son "recentrage" sur le "fondement de sa présence au Mali, notamment l'appui à la restauration de l'autorité de l'Etat sur l’ensemble du territoire".

Le ministre a d'autre part réclamé à nouveau une session spéciale du Conseil de sécurité sur la France qu'il a accusée de "violations répétées de l'espace aérien" malien, "de duplicité, d'espionnage et de déstabilisation". Des accusations "mensongères" rejetées par l'ambassadeur français.