Le Comité international olympique (CIO) ouvre le débat sur un troisième mandat pour Thomas Bach

Publié le 15 oct. 2023 à 15:21

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Crédit Photo : Autre Presse

Plusieurs membres du Comité international olympique, réunis à Bombay pour la 141e session, ont réclamé dimanche une prolongation de la présidence de Thomas Bach au-delà de 2025, ouvrant le débat sur une éventuelle modification des textes de l'instance.

La Charte olympique, qui tient lieu de Constitution à l'organisation de Lausanne, semblait pourtant régler le sort du dirigeant allemand : élu en 2013 et reconduit en 2021, il ne peut en principe dépasser les douze ans en poste, soit deux mandats de 8 puis 4 ans, donc doit partir en 2025.

Mais au premier jour de la session qui s'achèvera mardi, l'Algérien Mustapha Berraf a proposé d'amender ce texte au nom de l'Association des comités nationaux olympiques d'Afrique (ACNOA, soit 54 des 206 pays membres du CIO) qu'il préside, appuyé par la Djiboutienne Aïcha Garad Ali.

"Nous devons absolument conserver le leadership dont vous avez fait preuve à la tête de cette organisation", a renchéri le Dominicain Luis Mejia Oviedo en s'adressant au patron de l'olympisme, suivi du Paraguayen Camilo Perez Moreira, qui a vanté son "pacifisme unificateur".

Plus nuancé, le Japonais Morinari Watanabe, président de la Fédération internationale de gymnastique, a certes loué le "génie" de Thomas Bach - lui lançant même "Je vous aime, M. le président" -, mais a rappelé les enjeux de gouvernance des organisations sportives.

"En ce qui concerne l'extension de votre mandat, je fais attention au type d'image que l'on peut donner autour du monde", a-t-il relevé, rappelant les "problèmes de corruption" qui ont terni la réputation de certaines organisations sportives "par le passé", une allusion notamment aux scandales de la Fifa alors que son président Sepp Blatter enchaînait un cinquième mandat.

- "Aucune décision prise" -

Champion olympique de fleuret par équipes aux JO-1976 de Montréal puis avocat, Thomas Bach, 69 ans, a été porté à la tête de l'organisation de Lausanne en 2013, pour un mandat marqué par une série de réformes pour diminuer le coût des JO et répondre à la baisse des candidatures.

Mais il a aussi rencontré deux crises majeures, d'abord l'épidémie de Covid-19 qui a entraîné le report d'un an des JO-2020 de Tokyo puis l'enfermement des JO-2022 de Pékin dans une stricte bulle sanitaire, et l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, un défi lancé à sa conception "apolitique" du sport.

"Vous m'avez touché droit au coeur. J'apprécie toujours la valeur de cette amitié, ce soutien et même cet amour", a déclaré le Bavarois, se disant "fidèle aux textes" sans plus de précisions sur son intention de prolonger.

Une éventuelle modification de la Charte ne pourrait pas avoir lieu lors de cette assemblée générale de Bombay : elle nécessite d'être inscrite à l'agenda de la session au moins 30 jours avant, et d'être soumise à la commission exécutive, a rappelé le vice-président du CIO, l'Australien John Coates, renvoyant implicitement la question à 2024 au plus tôt.

Interrogé en conférence de presse sur l'absence de réponse claire du président, alors que la limitation des mandats s'est imposée comme un principe de bonne gouvernance sportive, le porte-parole de Thomas Bach a jugé "inévitable que ceux qui ne nous aiment pas nous critiquent".

"Aucune décision n'a été prise (...) Mais je pense qu'il serait étrange de refuser aux membres (du CIO) le droit de soulever les points qui leur paraissent importants", a poursuivi Mark Adams.