La vente d'herbes pour bétail: un métier juteux mais dangereux pour l’écologie

Publié le 13 juin 2022 à 15:34 Modifié le 29 sept. 2022 à 18:46

  • La vente d'herbes pour bétail: un métier juteux mais dangereux pour l’écologie

La vente de feuilles pour le bétail une des activités juteuses dans le secteur de l’élevage dans le département de Tengréla mais en même temps dangereuse pour l’écologie.

Certains se sont alors proposés à apporter quotidiennement du feuillage à ces éleveurs. Se créant ainsi une petite belle opportunité d’affaire même si cette pratique est destructrice de la nature.

Installé à un carrefour stratégique de la ville, Amed Sangaré a confié à l’AIP, dimanche 10 juin 2022, qu’il pratique ce métier “qui fait vivre la famille” depuis huit années. À s’en tenir à ses propos, il vit avec sa femme et ses trois enfants grâce à la vente de feuillage pour bétail.

Notre interlocuteur nous raconte les difficultés liées à l’acquisition des feuilles. “Ce n’est pas toutes les feuilles que les animaux mangent. Et, ces feuilles qui sont leur préféré, se trouvent très loin de la ville”, explique Amed qui dit parcourir chaque jour plus de 25 kilomètres à vélo pour aller cueillir les précieuses feuilles.

Un peu plus loin, un autre accosté, Souleymane Diallo, apprend qu’il y est entré en 2017 après avoir perdu son père qui était son unique soutien. Aujourd’hui, il dit ne pas regretter ce métier qui fait vivre sa famille composé de cinq membres.

Quant à l’aspect financier, Amed Sangaré a laissé entendre que les feuilles se commercialisent à quatre ou cinq petites branches à 25 FCFA. “Je peux vendre par jour huit à douze mille francs CFA”, a-t-il indiqué. De son côté, Diallo a déclaré une entrée quotidienne de six à neuf mille francs CFA.

À la question de savoir le danger que représente leur travail pour la nature, Diallo et Sangaré se sont défendus, soutenant qu’ils n’abattaient pas les arbres. “On utilise des long bois pour tirer les feuilles ou on grimpe pour casser. Donc, on ne tue pas les arbres”, s’est justifié Amed Sangaré.

Les clients, se disent eux, contraints de procéder ainsi, même s’ils sont conscients que cette pratique dégrade la nature. “On n’a pas tous la possibilité d’envoyer le troupeau paître dans la nature ou d’engager des bergers pour le faire”, a justifié Brahima Koné, venu se procurer des feuilles pour ses moutons et cabris. “Je paie pour 200 FCFA chaque jour”, confie-t-il.

La végétation du département n’est pas assez fournie en arbres. Et, arracher quotidiennement le feuillage des quelques arbustes ajouté à l’abattage des arbres pour confectionner les jardins sans oublier les feux de brousse sont forcément préjudiciables à la nature.

Pendant ce temps, ces commerçants continuent de faire bon marché et le nombre de vendeurs de feuilles s’accroît chaque jour.