Yémen: HRW accuse les rebelles d'un incendie ayant tué des dizaines de migrants

Publié le 16 mars 2021 à 08:55 Modifié le 22 sept. 2022 à 22:51

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Crédit photo: Autre presse

L'ONG Human Rights Watch (HRW) a accusé mardi les rebelles Houthis du Yémen d'avoir lancé des "projectiles non identifiés" sur un centre de migrants à Sanaa, provoquant un incendie ayant fait des dizaines de morts.

L'ONG Human Rights Watch (HRW) a accusé mardi les rebelles Houthis du Yémen d'avoir lancé des "projectiles non identifiés" sur un centre de migrants à Sanaa, provoquant un incendie ayant fait des dizaines de morts.


L'incendie a eu lieu le 7 mars dans un centre de rétention de la capitale yéménite, aux mains des rebelles Houthis comme la majeure partie du nord du Yémen.

"Des dizaines de migrants sont morts brûlés (...) après que les forces de sécurité des Houthis ont lancé des projectiles non identifiés dans un centre de détention pour migrants à Sanaa, provoquant un incendie", a dénoncé HRW dans un communiqué.


Selon l'ONG, les gardes du centre avaient réuni dans un hangar des migrants, essentiellement éthiopiens, qui protestaient contre leurs conditions de détention. Ils ont ensuite lancé deux projectiles dont l'un "a explosé bruyamment et a déclenché un incendie".

"J'étais terrifié (...) Les gens toussaient, le matelas et les couvertures ont pris feu. Les gens ont été rôtis vivants. J'ai dû marcher sur des cadavres pour m'échapper", a raconté un migrant cité dans le communiqué de HRW.


Selon l'ONG, des centaines de survivants ont été soignés pour leurs brûlures dans des hôpitaux de la capitale qui étaient étroitement gardés par les Houthis, compliquant l'accès des humanitaires aux blessés.

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) avait demandé la semaine dernière un "accès humanitaire urgent" aux migrants. Elle avait fait état de divers bilans d'associations estimant entre 40 et 60 le nombre de morts.

"L'incident (....) ne devrait pas être politisé ou instrumentalisé", a déclaré à HRW Mohammed Abdelsalam, un porte-parole des Houthis, selon le communiqué, alors que de nombreux internautes yéménites dénoncent un "massacre" sur Twitter avec le hashtag "Black Lives Matter".


Mohammed Abdelsalam a demandé l'ouverture de l'aéroport de Sanaa, sous blocus saoudien, pour que les migrants "puissent rentrer chez eux".

Depuis plus de six ans, le Yémen est ravagé par une guerre opposant les Houthis, soutenus par l'Iran, aux forces gouvernementales, appuyées par une coalition menée par Ryad.


Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts selon des ONG et entraîné la pire crise humanitaire actuelle au monde, selon l'ONU.

Malgré la guerre, des migrants de la Corne de l'Afrique continuent de transiter par le Yémen dans l'espoir de rejoindre les riches pays du Golfe voisins.