Le terrorisme n’a pas de visage, il faut que les Etats de la sous-région s’entraident pour le contrer (Adou Richard, Procureur de la République)

Publié le 30 mai 2023 à 11:36

  • Le terrorisme n’a pas de visage, il faut que les Etats de la sous-région s’entraident pour le contrer (Adou Richard, Procureur de la République)

Le Procureur Adou Richard appelle les pays de la sous-région ouest africaine à s’unir pour faire barrage au terrorisme. Participant à un colloque sur la communication des juridictions anti-terroristes, il a insisté sur le fait que le terrorisme n’a pas de visage et qu’il faut s’entraider pour le contrer.

"Aucun Etat n’est armé pour lutter contre le terrorisme, il faut qu’on s’entraide. Nos frontières sont poreuses, il faut qu’on puisse tisser un réseau pour combattre ce réseau (les réseaux terroristes)". Tels étaient les propos d’Adou Richard, Procureur de la République près le Tribunal de première instance du Plateau. Le magistrat ivoirien a expliqué que dans le cadre de l’attentat de Grand-Bassam en 2016, les terroristes étaient vêtus comme des baigneurs. Chose qui éveille difficilement des soupçons.

"Aujourd’hui, le terrorisme n’a pas de visage", a-t-il ajouté.

Adou Richard est intervenu sur le thème du « Traitement de la communication dans les dossiers du terrorisme ».

Il a expliqué les difficultés qui existent autour de la communication dans ces dossiers de terrorisme qui révèlent d’une extrême complexité.

"Les journalistes doivent être traités sur l’information judiciaire, sur comment traiter un procès. On ne peut pas se permettre de donner toutes les informations", fait comprendre Adou Richard, soutenant que "si la communication n’est pas bien faite, les journalistes peuvent faire l’apologie du terrorisme sans le savoir".

Au cours de son exposé, le Procureur République près le Tribunal de première instance du Plateau a parlé de risques de représailles "si la communication n’est pas bien faite, si l’information n’est pas bien donnée" car "il y a des éléments de langage à avoir dans le traitement de l’information judiciaire". "Pour des raisons de sécurité, les journalistes ne doivent pas publier n’importe quoi", a-t-il insisté.

Aussi, pour rétablir la confiance en la justice, il a demandé à ses pairs de communiquer autour des procès, d’informer les populations et la presse et d’organiser des procès dans un délai raisonnable.

Pour rappel, les 25 et 26 mai 2023, le Bureau Etat de droit en Afrique subsaharienne francophone de la Fondation Konrad Adenauer, l’Association Béninoise d’Etudes Stratégiques et de Sécurité (ABESS) et le Groupe de Recherche des Stratégistes de Côte d’Ivoire (GRESCI), ont organisé un colloque sur le thème : « La communication des juridictions anti-terroristes en Afrique de l’Ouest : évaluation et perspectives ». Journalistes, juristes, officiers supérieurs de l’armée et de la gendarmerie, enseignants chercheurs, leaders de la société civile venus du Bénin, du Togo, du Burkina Faso, du Mali, du Cameroun ont participé aux travaux.