Vivre à Bouaflé, berceau cosmopolite de la Côte d’Ivoire

Publié le 26 oct. 2021 à 21:20 Modifié le 24 sept. 2022 à 13:46

  • Vivre à Bouaflé, berceau cosmopolite de la Côte d’Ivoire

Crédit Photo : Autre presse

La ville de Bouaflé est un exceptionnel mélange de couleurs. Le hasard de l’immigration représente la cause principale pour laquelle se côtoient bien des communautés. Découvrez pourquoi c’est une cité cosmopolite.

Située au centre-ouest de la Côte d’Ivoire sur les bords de la Marahoué et entre les deux confluents du fleuve Bandama, Bouaflé est la plus grande et célèbre ville de la région de la Marahoué. Bouaflé est connue pour être une zone cosmopolite où les allogènes et les autochtones se côtoient allègrement dans un climat social apaisé et convivial. La ville de Bouaflé est un exceptionnel mélange de couleurs. Le hasard de l’immigration représente la cause principale pour laquelle se côtoient bien des communautés. Découvrez pourquoi c’est une cité cosmopolite.


À Bouaflé, le voyage se trouve au coin de la rue. Avec ses communautés venues principalement des pays de l’hinterland, son multilinguisme, et ses quartiers et villages ethniques, le chef-lieu de la région de la Marahoué est l’une des villes, les plus cosmopolites de la Côte d’Ivoire. 

Balades à travers les quartiers et villages métissés de Bouaflé la ville-CEDEAO (Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’ouest), de Koblata à Déhita. En passant par Koupéla, Garango, Koudougou et Lopouafla … Un régal pour les visiteurs !


Historique 

Bouaflé est un carrefour, un point de rencontres entre les peuples de la savane et de la forêt. Ainsi s’y retrouvent principalement des populations d’origine Gouro, venues de la forêt et des populations d’origine Baoulé (Ayaou et Yaouré en partie), venues de la savane, auxquelles viendront s’ajouter plus tard d’autres ethnies ivoiriennes et des pays voisins.

Aussi les Yaouré, Ayaou et Gouro sont–ils généralement considérés comme les autochtones de la ville de Bouaflé.


Venus de l’Ouest du groupe Mandé Sud, les Gouro créèrent le village de Goblata (qui signifie ‘‘franchi de force une côte, un obstacle’’, ici la Marahoué certainement).


Mais à la suite de querelles internes, le village de Goblata (devenu Koblata) se divisa en trois (3) portions pour former les trois (3) villages actuels : Koblata, Lopouafla et Déhita.


Concernant les premières migrations burkinabè en Côte d’Ivoire de façon générale et en particulier à Bouaflé, elles datent du début du XXème siècle. Ces migrations qui entrent dans le cadre des premières migrations internationales en Afrique de l’Ouest sont liées à l’économie de plantation suscitées par l’essor de la culture du café et du cacao, selon Koffi Simplice Yao de l’Université Peleforo Gon Coulibaly de Korhogo. 


Afin d’accroître la main-d’œuvre en Côte d’Ivoire, ces migrations ont été renforcées et forcées pendant la période coloniale. Ce fut l’ère du travail forcé qui a favorisé l’installation de plusieurs migrants Burkinabè à Bouaflé (Ibo, 2006 ; Courtin et al., 2010). 


A cet effet, cette zone a vu l’occupation de son espace par des migrants Burkinabè qui ont créé trois villages de colonisation qui portent les noms de leurs villages d’origine. Il s’agit de Koupéla-Tenkodogo sur l’axe Bouaflé-Zuenoula ; Garango sur l’axe Bouaflé-Daloa et Koudougou sur l’axe Bouaflé-Yamoussoukro. Selon Ibo (ibid.), ces villages burkinabè ont été créés dès 1934 et constituent les vestiges des migrations forcées durant les périodes coloniales.


Avec ces diverses vagues d’immigration qu’a connues la cité du violet-blanc, on pourrait aisément affirmer qu’elle est bien une ville cosmopolite. Elle accueille plusieurs communautés de pays différents et ces différentes communautés vivent ainsi paisiblement et en parfaite harmonie.


Le visiteur peut donc facilement retrouver dans les rues de Bouaflé, les traits marquant la présence des Burkinabés, des Maliens et des Guinéens mais également des Baoulés Ayaou, des Gouros ou des Yowrê. 


Un remarquable mélange culturel à Bouaflé

Quand bien même à Bouaflé, ce sont les allogènes qui détiennent encore le pouvoir économique, ils ne forment pas la majorité de la population de la métropole.