Obsèques de Zapka Komenan/Kligbo Paulin, le garant des libations interpelle : "en pays dida, la femme ne peut pas diriger des funérailles"

Publié le 27 juin 2021 à 23:32 Modifié le 29 sept. 2022 à 15:21

  • Obsèques de Zapka Komenan/Kligbo Paulin, le garant des libations interpelle : "en pays dida, la femme ne peut pas diriger des funérailles"

"En pays dida, de même qu’une femme ne fait pas de libation, elle ne peut diriger des funérailles. On nomme d’abord le ‘’nougbou toh’’, c'est-à-dire père des funérailles, et lui à son tout désigne la "nougbou non", c'est-à-dire "mère des funérailles", a déclaré le garant des libations du Lôh Djiboua, Kligbo Sekou Paulin, pour évoquer les remous qui prévalent actuellement dans la région à propos des obsèques de l'ex-préident du Coneil régional, Zapka Komenan.

"En pays dida, de même qu’une femme ne fait pas de libation, elle ne peut diriger des funérailles. On nomme d’abord le ‘’nougbou toh’’, c'est-à-dire père des funérailles, et lui à son tout désigne la "nougbou non", c'est-à-dire "mère des funérailles", a déclaré le garant des libations du Lôh Djiboua, Kligbo Sekou Paulin, pour évoquer les remous qui prévalent actuellement dans la région à propos des obsèques de l'ex-préident du Coneil régional, Zapka Komenan.


 Nous ayant joint au téléphone, le samedi 26 juin, Kligbo Paulin, par ailleurs, chef de terre du département de Divo, tient à interpeller le gouvernement, le rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), les cadres et les populations de Divo, sur les remous qui secouent la région du Lôh-Djiboua, depuis l’annonce du décès le 18 mai 2021 au Maroc de Roland Zakpa Komenan, président du conseil régional.


De retour d’une réunion tenue le mardi 22 mai dernier à Abidjan, initiée par Patricia Yao, Député-Maire de Guitry, il constate à Divo, Lakota et même à Guitry que les voix sont discordantes autour de l’organisation des funérailles du défunt Zakpa Komenan.


Plusieurs responsables du RHDP, des chefs coutumiers, cadres et fils de Divo n’ayant pas été associés à cette rencontre, des chefs du Lôh Djiboua dont il s’est fait le porte-parole pour la circonstance, aimeraient comprendre à quoi répond cette diligence ?


 Selon eux, en toute normalité c’est au ministre Amédée Kouakou, Coordonnateur régional du RHDP au même titre que le défunt, qu’il revient de chapeauter l’organisation des obsèques de son homologue.


Etant le premier responsable du parti et Ministre, Député Maire de Divo, et ayant été aux côtés du défunt durant sa maladie, Amédée Kouakou a été celui qui a pris en charge le rapatriement de la dépouille mortelle de son frère Zakpa. Il a également pris d’autres dispositions pratiques dans le pur respect de la tradition Dida.


"Ce qui révolte la majeur partie des chefs du Lôh Djiboua, c’est que des mains obscures voudraient l’empêcher de terminer ce qu’il a commencé. Il faudrait qu’on évite le ôte-toi que je m’y mette surtout en de pareilles circonstances", a insisté le garant des libations.


Selon le chef du village de Gremian, Kligbo Paulin, il y a vice de procédure aussi bien au niveau politique qu’en matière de respect des us et coutumes, parce que c’est le ministre Amédée Kouakou qui a été désigné comme "Patron des funérailles". Et de l’autre côté, la Député Maire de Guitry, Patricia Yao qui a commencé à s’impliquer là-dedans peut le seconder.


Cependant, "les chefs que nous sommes, notre mission c’est de rapprocher les deux personnalités. Comme feu le président Zakpa aimait dire : il faut arrondir les bords pour éviter de frustrer un camp", a-t-il fait savoir.


Pour assurer la cohésion et la solidarité qu’impose le deuil en pays Dida, le chef Kligbo Paulin, nous a confié qu’un groupe de chefs traditionnels avec à leur tête Nanébo, chef central du département de Lakota, a déjà tenu une réunion avec le directeur exécutif du RHDP, Adama Bictogo. Le membre du directoire du parti au pouvoir leur a demandé de lui produire un mémoire sur les exigences des us et coutumes inhérentes à la paternité des funérailles chez les Dida.


"Il faut retenir foncièrement qu’en pays dida, la femme n’organise pas de funérailles. Les funérailles sont une occasion de réconciliation et non de division", a insisté Kligbo Paulin