Un litige foncier né autour d’un projet d’exploitation minière à Tengréla

Publié le 2 mars 2023 à 16:18

  • Un litige foncier né autour d’un projet d’exploitation minière à Tengréla

Un litige foncier oppose les populations du village de Doubasso, à une trentaine de kilomètres de Tengréla, au sujet d’un projet d’exploitation minière.

Une société d’exploitation de petite mine basée dans le département doit exploiter un site de 98 ha dans ce village situé à la frontière avec le Mali. Trois familles ont donné leur accord alors que huit autres refusent le projet pour diverses raisons.

Le préfet du département a organisé, mardi 28 février 2023 à la salle polyvalente de Tengréla, une rencontre avec les populations de Doubasso, après plusieurs tentatives infructueuses de conciliation entreprises par le sous-préfet Loua Diomandé.

« Nous n’avons pas assez de terres cultivables. Aussi, nos terres sont entremêlées et les limites ne sont pas clairement définies. Et, le protocole d’accord a été signé sans associer les huit autres familles », a soutenu un villageois, Karfougo Koné, pour justifier les raisons de l’opposition de certains villageois au projet d’exploitation semi-industrielle d’or.

Pour Flanon Sanogo, le site est très propice à la culture du riz. « Madame le préfet, ce problème date de longtemps et est très délicat. Il y aura des soucis en cas d’accord pour exploitation », a-t-il ajouté.

En revanche, à suivre le porte-parole du chef du village, le projet pourrait apporter le développement. « Nous manquons d’infrastructures de base. Nous avons là l’occasion d’en profiter », a-t-il déclaré.

Selon le directeur départemental des Mines et du Pétrole, Didi Doubahi, au regard du code minier qui stipule que le demandeur en règle choisit lui-même le site sur lequel il veut exercer et discute avec les populations concernées pour la signature d’un protocole d’accord, « la société SACOTRA a satisfait aux exigences en matière de code minier ».

Après avoir écouté les différentes parties, le préfet Gnaléga Marie Brou a demandé à ceux qui ne veulent pas céder leurs terres d’éviter d’empêcher ceux qui veulent le faire. « La loi dit que chaque propriétaire terrien a un droit sur ses terres. Vous avez donc le droit de ne pas céder vos terres. Mais, vous ne devez pas empêcher ceux qui veulent céder les leurs à le faire », a-t-elle déclaré, avant d’ajouter qu’une délimitation claire des terres s’impose.

Elle a donc instruit les structures déconcentrées des ministères techniques et le sous-préfet de Papara à poursuivre les négociations avec les villageois et la société afin de parvenir à un point d’accord consensuel.