Le Réseau des Institutions Nationales des Droits de l'Homme plaide pour plus de redevabilité dans un contexte de défis sécuritaires

Publié le 8 juin 2023 à 19:23 Modifié le 8 juin 2023 à 19:59

  • Le Réseau des Institutions Nationales des Droits de l'Homme plaide pour plus de redevabilité dans un contexte de défis sécuritaires

Le Réseau des Institutions Nationales des Droits de l'Homme en Afrique de l'Ouest a tenu sa réunion régionale annuelle à Banjul en Gambie, du 7 au 9 juin, avec plus de 30 participants. L'objectif de cette rencontre dont le thème est : "Etat des INDH en Afrique de l'Ouest : 30 ans après l'adoption des Principes relatifs au statut des Institutions Nationales des Droits de l'Homme", est de renforcer le plaidoyer en faveur des institutions nationales des droits de l’Homme fortes et opérationnelles.

Dawda Jallow, ministre Gambien de la justice, a dans son discours d'ouverture, salué le rôle crucial des institutions nationales des droits de l’Homme tout en leur demandant le respect des principes de responsabilité et de transparence dans leur fonctionnement et leurs activités. 

Le Ministre de la Justice de la Gambie n’a pas manqué de remercier les participants, tout en se félicitant la tenue de cette rencontre dans un ''contexte critique pour les droits de l'homme en Afrique de l'Ouest''.

Robert Kotchani, représentant régional du Haut-commissariat des droits de l’Homme en Afrique de l'Ouest a quant à lui, remis en signe d'encouragement pour les efforts de la Gambie dans le processus de mise en œuvre des recommandations de la commission vérité et réconciliation et dans le domaine des droits de l'homme, les Pins symboles des droits de l'homme et des objectifs du développement durable (ODD) au ministre de la Justice et au président de l'INDH de Gambie.

Robert Kotchani a également développé le contenu essentiel de la déclaration universelle des Droits de l’Homme (DUDH). Il a aussi rappelé la campagne mondiale relative à la célébration les 75 ans de cet instrument.

"Nos réflexions sur le 30e anniversaire des Principes de Paris devraient attirer notre attention sur la façon de surmonter le déficit de critères d'efficacité des Principes de Paris parmi nos INDH et sur la façon de renforcer encore davantage les INDH qui ne répondent pas aux critères minimaux de base", a indiqué, Joseph Whittal, président du réseau des Institutions Nationales des Droits de l'Homme d'Afrique de l'Ouest.  

Quant à Daniel Joof Emmanuel, commissaire, président des Institutions Nationales des Droits de l'Homme de la Gambie, a déclaré : "le travail des INDH dans le monde entier est ancré dans les valeurs fondamentales de la DUDH. En Afrique de l'Ouest et au Sahel, les INDH continuent de jouer un rôle important dans la promotion et la protection des droits de l'homme dans leurs juridictions respectives, dans un environnement de plus en plus difficile, alors qu'elles sont aux prises avec une myriade de problèmes humains dans la sous-région".

Au cours de cette rencontre, plusieurs autres points ont été abordés, tels tels que l’'État de droit et la gouvernance démocratique, avec un accent sur l'impact du respect des droits de l'homme, notamment sur l'instrumentalisation du système judiciaire, l'intégration des droits de l'homme dans la lutte contre le terrorisme, l'engagement des Institutions Nationales des Droits de l'Homme en Afrique de l'Ouest dans la démocratie et la consolidation de l'espace civique et la manière dont, celles-ci peuvent promouvoir des processus électoraux inclusifs en Afrique de l'Ouest et au Sahel.

Le renforcement du partenariat avec les organisations de la société civile (OSC), la conception et la mise en œuvre de plans d'action nationaux sur les entreprises et les droits de l'homme, les droits de l'homme dans le contexte de la migration en Afrique de l'Ouest et la manière de renforcer la mise en œuvre du Pacte mondial sur les migrations vont être également au menu des discussions.

En Afrique de l'Ouest, 16 pays sur 15 ont mis en place des INDH et onze d'entre eux ont le statut "A" dans le cadre de l'évaluation de l'efficacité des Principes de Paris. Il s'agit de normes minimales et, pour chacun des critères définis, il est possible de faire beaucoup pour renforcer nos INDH, même avec le statut d'accréditation "A", grâce à des cadres juridiques plus solides, de meilleures dépenses budgétaires, etc.

Il faut noter que cette 5e consultation régionale du Réseau des Institutions Nationales des Droits de l'Homme (INDH) en Afrique de l'Ouest, a été possible grâce au soutien technique et financier de la Commission de la Communauté économique de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), du Haut-commissariat des Droits de l’Homme (HCDH et de le Le Bureau des Nations-Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS).