L’utilisation d’internet et la démocratie en Afrique au cœur d’un débat organisé par la FIDEMO et le CERAP

Publié le 19 mars 2024 à 20:24 Modifié le 19 mars 2024 à 20:23

  • L’utilisation d’internet et la démocratie en Afrique au cœur d’un débat organisé par la FIDEMO et le CERAP

Le laboratoire Ouest de la Fondation de l'Innovation pour la Démocratie (FIDEMO) et le Centre de Recherche et d'Action pour la Paix (CERAP) ont initié un débat sur Internet et la démocratie en Afrique. Alafé Wakili et Marina Kouakou ont mené la réflexion, sous la supervision du modérateur, Professeur Boa Thiémélé Ramsès.

« Internet et démocratie en Afrique : parlons en » était le thème du « Café démocratique » du vendredi 15 mars dernier. Les journalistes Alafé Wakili et Marina Kouakou, ont expliqué comment internet pouvait être un avantage ou représenter un inconvénient pour la démocratie en Afrique.  

Quel rôle doivent jouer les Etats dans la gestion d’internet ? Comment les plateformes et réseaux sociaux doivent contrôler, modérer les échanges, publications ? Pour le patron du quotidien « L’Intelligent d’Abidjan », "tout ce qui est sur le net n’est pas forcément net et la confiance n’exclut pas le contrôle". Alafé Wakili souhaite que les Etats soient plus regardants sur l’utilisation d’internet, appliquent les sanctions prévues par la loi.  

Certains internautes se sont spécialisés en deepfakes et fakenews, portant ainsi préjudice à plusieurs personnes, créant de nombreux dangers, des menaces sur la vie privée. "Il faut lutter sans répit et sans état d’âme contre ces aspects négatifs. En les contrôlant, on protège les citoyens et la vie privée des personnes", soutient Alafé Wakili.

Pour Marina Kouakou, "la citoyenneté numérique est une très belle opportunité pour la démocratie en l’Afrique". La promotrice du site web Influencemag.ci, invite la société civile à continuer à sensibiliser sur l’éducation aux médias, travailler sur l’accessibilité d’internet et demander aux gouvernants de revoir les lois sur la cybercriminalité qu’elles trouvent excessivement répressives. "On peut utiliser internet pour exprimer ses pensées, ses idéologies politiques. Mais avec internet, il y a des débordements", reconnaît-elle.

La Côte d’Ivoire à travers la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), a intégré le monitoring des nouveaux médias présents sur internet. En 2018, le Président Alassane Ouattara a annoncé une loi sur les fakenews, estimant que "la presse doit être stimulatrice et non injurieuse".

"Les promoteurs des médias audiovisuels en ligne sont appelés à aller se faire déclarer à la HACA. Nous faisons la régulation dans le but de protéger la démocratie en Côte d’Ivoire", a expliqué Félicien Kouassi.

Abondant dans le même sens, le sociologue Valentin Zahui a avancé que "la liberté d’expression ne va pas sans les lois sinon on va dans le libertinage". Il a aussi ajouté qu’en démocratie les citoyens sont libres d’avoir leurs propres opinions libres "mais malheureusement dans nos pays, on est démocrates mais on n’est pas ouverts au débat".

Les différents intervenants se sont accordés sur le fait qu’internet est un outil qui permet aux citoyens de s’exprimer, de donner leurs avis sur les sujets nationaux. Internet favorise l’expression démocratique mais chacun à son niveau doit faire de la vérification avant de relayer un message, une information reçue car sur internet, il y a du bon et du moins bon. A travers des publications sur des plateformes ou médias en ligne, on peut désinformer, manipuler l’opinion et mettre en péril la démocratie.

Le « Café démocratique » est un cycle de débats d’idées mensuel organisé par le laboratoire Ouest de la Fondation de l'innovation pour la Démocratie (FIDEMO) et le Centre de Recherche et d'action pour la Paix (CERAP). L'objectif est de créer un espace de débat et renforcer la culture démocratique dans notre pays, sensibiliser surtout au débat mesuré, construit et constructif, et amener les uns et les autres à débattre sans se battre.