Les acteurs de l’industrie culturelle et créative plaident pour une meilleure structuration du secteur des arts

Publié le 24 avr. 2024 à 20:09 Modifié le 24 avr. 2024 à 20:15

  • Les acteurs de l’industrie culturelle et créative plaident pour une meilleure structuration du secteur des arts

Dans le cadre du 13eme Marché des arts et du spectacle d’Abidjan (MASA), des experts ont plaidé pour une volonté politique dans le financement de l’industrie artistique, à l’ouverture du 5eme forum « Notre futur Dialogues Afrique-Europe » qui s’est tenu du 20 au 22 avril 2024.

C’est autour du thème : « Industries culturelles et créatives en Afrique et héritages patrimoniaux », que cinq experts africains issus de différents secteurs des industries culturelles et créatives ont pointé du doigt les réalités quotidiennes des artistes africains, dans leurs pays respectifs.

Il s’agit d’Angèle Diabang, scénariste et réalisatrice sénégalaise, Lafalaise Dion, directrice artistique et Journaliste de culture ivoirienne, Dobet Gnahoré, chanteuse et musicienne ivoirienne, Hassane Kassi Kouyaté, metteur en scène Franco-Burkinabè, directeur du festival des écritures de Limoges et Manzi Rugirangoga, écrivain et éditeur rwandais.

Ceux-ci ont profité de l’occasion pour faire appel aux gouvernements du continent à œuvrer pour une meilleure structuration du monde des arts, afin de permettre aux artistes de vivre décemment de leur savoir-faire.

« Il est nécessaire d’avoir une implication à toutes les échelles. Les gouvernants africains et ivoiriens doivent investir et croire en l’art. Il faut un travail considérable d’éducation, de financement et de soutien des métiers créatifs, ainsi qu’une forte volonté politique, faute de quoi il n’y aura pas d’industrie », a déclaré Lafalaise Dion, créatrice de mode avec les cauris.

Selon l’artiste, en Côte d’Ivoire, il n’y a pas suffisamment de promotion de la mode et de la culture. Elle a préconisé la valorisation des cultures africaines et la préservation de l’identité africaine.

La chanteuse Dobet Gnahoré, lui emboite les pas en disant que : « Beaucoup d’artistes sur le continent n’ont même pas d’endroit où jouer. Nous faisons les longs métrages pour l’Europe. Il faut pouvoir programmer les longs métrages africains dans des salles de cinéma africaines. Les artistes africains doivent s’unir pour convaincre les dirigeants, dans ce sens ».

Quant à l’écrivain et éditeur Rwandais, Manzi Rugirangoga, il a appelé les populations africaines à valoriser le travail de leurs artistes. Il a souhaité qu'elles soient éduquées dans ce sens.

Ce 5eme forum vise à repenser les imaginaires depuis le continent africain, et à mettre en lumière l’importance de l’histoire africaine et sa reconnaissance dans le dialogue avec l’Europe.

L’édition d’Abidjan a été intitulée « Hériter du futur, valorisons la diversité du patrimoine pour créer un avenir commun ». Cela met en avant les industries culturelles africaines et leur capacité à mettre en lumière les enjeux de mémoires et de patrimoine en Afrique.

Des débats, des ateliers professionnels et des activités grand public gratuites, à savoir des parades de marionnettes, des ateliers d’initiation aux instruments traditionnels ou de création de marionnettes, ont meublé les trois jours du forum.

Ce forum est co-construit par un comité exécutif de personnalités ivoiriennes et africaines, par l’ambassade de France, l’Institut français de Côte d’Ivoire, avec le soutien de la délégation de l’Union européenne.

Il s’inscrit dans la continuité du sommet Afrique-France qui s’est tenu en 2021 à Montpellier (France), à l’initiative du Président de la République française Emmanuel Macron et qui s’est poursuivi par un cycle de forums régionaux sur le continent africain initié par l’Institut français à Paris.