Le Swollen Shoot et la mosaïque africaine, deux maladies végétales dans le Goh

Publié le 7 juin 2022 à 18:39 Modifié le 29 sept. 2022 à 13:53

  • Le Swollen Shoot et la mosaïque africaine, deux maladies végétales dans le Goh

Selon des experts du Conseil café-cacao, aucune région en Côte d’Ivoire, productrice de cacao, n’échappe au Swollen Shoot. En ce qui concerne le manioc, le centre interafricain de recherche Wave african virus epidemiology (WAVE) sur les maladies des tubercules fait cas de la Mosaïque africaine

Swollen Shoot et Mosaïque africaine figurent aujourd’hui au rang des maladies virales végétales de ces dernières années. Elles sont prégnantes dans les zones de Gagnoa, Oumé et Sinfra, et seraient à l’origine de l’exode rural dans certaines localités, selon des chefs de villages.

Le Swollen Shoot

Selon les experts, le Swollen shoot est une maladie virale végétale très contagieuse dont le vecteur connu à ce jour est la cochenille. Elle est une affection endémique en Afrique de l’Ouest, notamment au  Ghana, au Togo, au Nigéria et en Côte d’Ivoire. Les premiers foyers découverts en Côte d’Ivoire remontent à 1943. Les scientifiques affirment que cette maladie s’attaque aux racines du cacaoyer, avant de s’étendre progressivement à toute la plantation. En son temps, l’arrachage systématique des premiers 113 hectares de cacaoyers atteints, avait permis de circonscrire la maladie, nous assure le service communication du conseil café cacao de Côte d’Ivoire.

Depuis 1943 donc, en Côte d’Ivoire, le Swollen Shoot représente une potentielle menace pour la production cacaoyère du pays, selon des documents de l’ancienne Caistab.  Au total, le Swollen Shoot est un véritable défi pour l’État ivoirien et le cacao qui représente aujourd’hui 40 % des exportations nationales, 40 % de parts de marché mondial, 30 % des recettes d’exportations et contribue à plus de 15 % du Produit intérieur brut (PIB), disent-ils. Réapparue en Côte d’Ivoire en 2004, c’est en 2008 que les différents programmes de lutte contre la maladie du Swollen Shoot ont commencé à se mettre en place, à travers une prospection de l’ensemble du verger cacaoyer, révélant aux dires des experts, une menace sur l’ensemble du verger national.

Le délégué régional du Conseil café cacao de Gagnoa, Kangouté Yaya, révèle qu'”en 2003-2004, sur indication de l’Agence nationale pour le développement rural (ANADER), le Centre national de recherche agronomique (CNRA) a confirmé la présence de la maladie au cœur même de la zone de production, c’est-à-dire à Bouaflé et Sinfra”. Progressivement, ces foyers vont naître dans les plantations des localités frontalières de Sinfra, telles que Bayota (département Gagnoa) et les villages de la grosse sous-préfecture de Guépahouo (département d’Oumé), soutient le technicien Swollen Shoot du Conseil café cacao de Gagnoa, M. Gohi Bi.Gohi Bi.

Il ajoute que Sinfra a été la porte d’entrée de la maladie dans la délégation régionale Café cacao de Gagnoa et pendant longtemps, est demeurée la localité la plus atteinte. Aujourd’hui, le département de Gagnoa semble avoir pris le relai, au vu des objectifs des superficies à couper, à Gagnoa, par rapport à celles de Oumé.

Seule solution préconisée : l’arrachage des plants contaminés

« Le Swollen shoot n’a pas de remèdes pour l’instant », a d’emblée affirmé le délégué régional. « L’unique voie qui pourra permettre de sauver le verger dans notre département et partant de toute la Côte d’Ivoire, est l’arrachage », insiste M. Kangouté. Notons qu’un programme intensif d’arrachage a concerné 100 000 ha de superficies infestées de 2018 à 2021 dans toute la Côte d’Ivoire, même si le recensement des parcelles infectées à ce jour, indique qu’il y a bien plus que 100 000 ha, relève le service national de communication du Conseil café cacao. « D’ailleurs, une loi contraint aujourd’hui, nos parents producteurs, à l’arrachage », rappelle le délégué régional.

Ainsi, le Conseil café cacao travaille en partenariat avec l’ANADER, qui est chargée de répertorier les parcelles atteintes, assure l’ingénieur agronome (qui ?). Une fois le programme validé, les entreprises de scieurs sélectionnées par le conseil exécutent la mission. L’arrachage est la combinaison de l’abattage de l’arbre, très prêt du sol, soit une hauteur de 20 cm au-dessus du sol, et l’empoisonnement de la souche avec un herbicide pour tuer toutes les racines de l’arbre. C’est cette double action qui permet de tuer le virus non seulement dans la partie aérienne du cacaoyer malade, mais aussi au niveau des racines.

Au cours de ces cinq (5) dernières années, ce sont près de 150 000 ha de superficies infectées qui ont été arrachées au niveau national, pour un verger de 2 522 170 ha de superficie de cacao en Côte d’Ivoire (Chiffre Conseil café cacao).

Au niveau de la délégation de Gagnoa-Oumé-Sinfra, l’on est à la quatrième année de l’arrachage intensif, qui a démarré durant la saison 2018-2019.

Pour les trois premières campagnes, 4075 ha ont été arrachés en 2018/2019, 5914,81 ha en 2019/2020, et 6750 ha sur la période 2020/2021. Tous les objectifs ont été atteints, puisque 100 % des parcelles atteintes et recensées ont été complètement arrachées. L’objectif en cours de la saison 2021-2022, qui est de 5700 ha, attend d’être exécuté, selon des documents officiels.

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