La consommation d’une bouillie fait près d’une dizaine de morts à Djebonoua, près de Bouaké (Centre)

Publié le 20 sept. 2023 à 08:23

Près d’une dizaine de personnes, dont des enfants âgés de 5 à 12 ans, sont décédées à Niangban, un village de Djébonoua, près de Bouaké, après avoir consommé une bouillie, selon des témoins. La tragédie est survenue le 17 septembre dernier. De sources hospitalières, en plus des décès constatés, plus d'une soixantaine de personnes ont été évacuées en urgence au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bouaké.

Dans le village de Niangban, une équipe médicale est toujours mobilisée, pour assurer la veille sanitaire. La gendarmerie a été aussi déployée sur place. Les habitants, eux, sont encore sous le choc.

"Dimanche, aux environs de midi, les agents communautaires sont venus m’informer de ce que des enfants ne se sentaient pas bien. Et qu’il fallait qu’on les envoie à Djébonoua pour leur prise en charge. Une fois à Djébonoua, on apprend que leur situation s’est compliquée et qu’ils ont été évacués d’urgence à Bouaké. A peine sont-ils arrivés à Bouaké qu’on nous apprend que parmi les premiers évacués, deux sont décédés", relate N’Guessan Kouamé Emmanuel, Chef du village de Niangban.

Selon des sources médicales et des témoignages, les victimes ont consommé une "une bouillie de maïs" dans la journée du samedi 16 septembre 2023, provoquant des vomissements et des diarrhées chez les personnes décédées et admises dans les formations sanitaires de la région.

"C’est le samedi matin que j’ai acheté de la bouillie pour mon fils. Nous sommes allés au champ. Par la suite, il a eu la diarrhée. Il est allé se soulager, mais il ne se sentait pas bien. Nous sommes revenus au village et on s’est rendus au centre de santé. On lui a donné des médicaments. Il a vomi toute la nuit. Le lendemain, on s’est rendus à Djébonoua. Son cas était compliqué. On nous a référés au Chu de Bouaké. Malheureusement, il a rendu l’âme", explique Kouakou Amoin Zita, habitante du village de Niangban.

Sur place, des agents de l’Institut national de l’hygiène publique (INHP) ont procédé des prélèvements pour des analyses et précisent que c’est l’issue des résultats que l'on pourra déterminer l'origine réelle de ce drame.

Dans le village, on fait un lien avec d’autres drames survenus au mois de décembre 2022 et de janvier de cette année, où près d’une quinzaine de d’individus avaient perdu la vie à la suite d'une maladie mystérieuse dans le village de Kpo-Kahankro, à 20 km de Niangban. En effet, selon certains villageois, un fétiche aurait été à l'origine du mal mystérieux, mais les autorités sanitaires ivoiriennes et le laboratoire de l’Institut Pasteur d’Abidjan avaient conclu, à l'époque, à une contamination au clostridium, une bactérie retrouvée sur un fétiche enterré dans le village.