Le règlement des différends frontaliers par la diplomatie au cœur des recommandations de la 1ère édition d’« Abidjan Border Forum »

Publié le 21 oct. 2022 à 13:44

  • Le règlement des différends frontaliers par la diplomatie au cœur des recommandations de la 1ère édition d’« Abidjan Border Forum »

Les participants au premier forum international sur la sécurité frontalière « Abidjan Border Forum » (Forum des Frontières d’Abidjan) qui a refermé ses portes le jeudi 20 octobre 2022, ont recommandé aux États, de privilégier la diplomatie et la négociation dans le règlement des différends frontaliers et de renforcer la participation des femmes et des jeunes dans les mécanismes de mise en œuvre d’un climat de paix.

En présence d’Amadou Coulibaly, ministre de la Communication et de l'Economie numérique, représentant le Premier ministre Patrick Achi, ce forum placé sous le thème "Frontières et sécurité collective", a accueilli des scientifiques, praticiens, chercheurs d’Afrique et d’Europe en matière de coopération transfrontalière, du 18 au 20 octobre 2022, à l'auditorium de la Caistab d'Abidjan-Plateau.

En plus de sensibiliser davantage les pays membres de l’Union Africaine (UA) pour une ratification rapide de la convention de l’organisation sur la coopération transfrontalière, les participants du forum ont appelé les États à investir, de façon plus accrue, dans les espaces frontaliers en vue d’y combler les déficits infrastructurels et de renforcer la présence de l’État et le lien d’appartenance des populations qui y vivent.

"Les réalités des frontières ne datent pas d’aujourd’hui, il appartient aux États de les renforcer par des coopérations diplomatiques" a expliqué Ousmane Zina, président du Comité scientifique. Il a ajouté que ce processus est à encourager, car elle permettra la cohésion sociale entre les communautés.

L'harmonisation des politiques de développement socio-économiques entre les États voisins dans les espaces frontaliers, notamment en ce qui concerne les politiques agricoles, à travers la coopération transfrontalière, le développement d'infrastructures numériques et l'inscription des cours du droit des frontières dans les programmes universitaires, figurent parmi ces recommandations.

L'Union Africaine a aussi exhorté à jouer le rôle de médiateur entre les États membres, en cas de contentieux frontaliers et à renforcer la coordination entre elle.

Les organisations sous-régionale ont été invitées à mettre à disposition des États, les ressources nécessaires pour la mise en œuvre effective des programmes de délimitation / démarcation, et de travailler de concert avec les structures en charge de la gestion des frontières, dans la mise en œuvre des projets et de coopération transfrontalière.

Les structures en charge des frontières ont été encouragées à inclure le cyberespace dans la gouvernance des frontières et à renforcer les capacités des acteurs frontaliers dans le domaine de la cybercriminalité.

Elles ont également été appelées à associer impérativement les spécialistes et techniciens des TIC dans les réflexions et orientations, en matière de politique de gestion des frontières, créer des espaces d’excellence pour une meilleure connaissance du droit des frontières.

La mise en place des réseaux de journalistes professionnels des frontières et des réseaux d’experts en matière de lutte contre la cybersécurité a été sollicitée.

À l’initiative du Secrétariat exécutif de la Commission nationale des Frontières de Côte d'Ivoire (CNFCI), ce forum a été l’occasion pour les acteurs du système de se rendre compte de la porosité des frontières africaines.

Conférences, panels, communications, expositions et animations de stands, rencontres B to B, sont les articulations qui, durant trois jours, ont meublé cette édition. Le prochain rendez-vous est prévu pour 2024.