Côte d’Ivoire : la cybersécurité, une solution aux cyberattaques contre la cybersanté

Publié le 1er févr. 2024 à 12:12

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© CICG-CÔTE D’IVOIRE PAR DR

Tenant compte des conséquences néfastes que les cyberattaques pourraient entraîner pour la cybersanté, les autorités ivoiriennes ont donc décidé de prendre des mesures pour protéger la population contre ces menaces. Le gouvernement favorise ainsi la cybersécurtité dans ce secteur ainsi que l’intégrité de tous ses systèmes et la promotion des outils pour le contrer.

Les potentiels risques de la cybersanté pour l’Etat ivoirienLa cybersanté ou encore santé numérique se définit comme étant l’application des technologies de l’information et de la communication (TIC) au secteur de la santé. Elle est notamment utilisée pour améliorer les soins aux patients tout en facilitant le travail des professionnels de la santé.

Cependant, elle peut également présenter un risque, si elle n’est pas utilisée de façon efficiente ou encre bien protégée.

Selon le Rapport 2020 sur la cybersanté de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il y a eu une augmentation du nombre de cyberattaques et d’attaques sur des systèmes informatiques sensibles liés à la santé en Côte d’Ivoire.

Conformément à cette étude, la Côte d’Ivoire se classe parmi les pays qui ont un niveau très élevé en matière de cybersécurité.

Ces actes délictueux portent principalement sur le vol et la fuite de données, tels que les dossiers médicaux, les informations personnelles des patients ou les systèmes de facturation. Ils ciblent surtout les laboratoires pharmaceutiques, les entreprises du secteur de la santé et les groupes hospitaliers, comme la Clinique Frédéric Soumahoro de Séguéla, bourgade située à 502, 3 Km d’Abidjan, capitale économique ivoirienne.

Cet établissement sanitaire privé a été victime d’une attaque de son système informatique qui a endommagé son service de facturation et de paiement. Si le préjudice financier n’a pas été évalué, celui concernant les appareils est énorme. "J’ai perdu plus d’une dizaine d’ordinateurs à partir desquels, nos services financiers émettaient les factures et suivaient la comptabilité", témoigne Anne-Marie Kakoué Soumahoro, Présidente-directrice générale du Groupe Immaculée Optique, dont fait partie la clinique Frédéric Soumahoro.

Continuant sur sa lancée, Anne-Marie Kakoué a également révélé que les résultats des analyses des examens médicaux, n’ont pas été épargnés par cette cyberattaque.

A la question de savoir les conditions de survenance de cet acte, illégal, la patronne du Groupe Immaculée Optique a soutenu que "c’est sûrement l’œuvre des brouteurs (cyber escroc) à la recherche de gain facile".

En effet, selon Marc Nessemon, expert en cybersécurité, "en raison de l’insuffisance des infrastructures et des systèmes informatiques dans certaines parties du pays, notamment dans la partie septentrionale, la collecte et l’analyse des données médicales font face à un risque accru d’être attaquées".

Renforcer l’infrastructure informatique et technologique du pays

Au regard de ce qui précède, "la Côte d’Ivoire doit adopter une stratégie visant à renforcer sa cybersanté et à protéger ses citoyens contre les cyberattaques. Ces mesures peuvent inclure la mise en place de politiques et procédures visant à renforcer le contrôle des données mises en circulation sur internet, notamment celles concernant le secteur de la santé", a souligné Marc Nessemon.

En effet, pour s’assurer que le système de santé ne soit pas compromis par des cyberattaques, il est essentiel que le pays dispose d’une bonne infrastructure informatique et technologique. Et pour y parvenir, Les gouvernements et les institutions doivent mettre en place des mesures pour assurer la sécurité numérique des systèmes de santé. Ils doivent donc s’assurer que les systèmes et services informatiques dont les groupes médicaux et hospitaliers ont besoin pour fonctionner sont adéquats.

A côté, les organismes responsables devront également veiller à ce que leurs systèmes réseau utilisent des technologies sécurisées, telles que le chiffrement des données et les protocoles de sécurité appropriés, pour empêcher le vol ou la manipulation des informations médicales.

Cela peut inclure l’application de lois et de règlements, notamment en matière de confidentialité et de protection des données, ainsi que l’adoption de procédures de traitement et de sécurité des données adéquates. Ces politiques et procédures devraient être mises en œuvre dans les secteurs publics, privés et médicaux pour veiller à ce que les données des patients soient protégées contre le vol.

Comment mettre en œuvre cette stratégie efficacement ?

Pour mettre en œuvre cette stratégie efficacement, il est important que tous les acteurs du secteur de la santé collaborent pour mettre en place des mesures stratégiques visant à protéger la santé et le bien-être des citoyens contre les cyberattaques.

La collaboration entre les entreprises du secteur de la santé est également essentielle pour s’assurer que toutes les mesures de cybersanté prises par un groupe soient étroitement liées aux mesures prises par les autres. Les professionnels de la santé et les organismes de réglementation devront travailler ensemble pour s’assurer que les technologies médicales et les systèmes informatiques utilisés sont conformes à un minimum de normes établies.

La Côte d’Ivoire devrait également se doter d’un plan national pour renforcer la cybersanté, qui comprendra des initiatives sectorielles et des progiciels visant à assurer la protection.

En effet, il est important que le gouvernement mette en place un cadre légal solide pour protéger les données des citoyens et pour encourager l’adoption des technologies numériques.

La Côte d’Ivoire doit donc mettre en place une stratégie efficace visant à renforcer sa cybersanté afin de garantir la protection de ses citoyens contre les cyberattaques. La mise en œuvre de cette stratégie nécessite que tous les acteurs mettent en commun leurs efforts, que ce soit pour le développement des technologies ou pour le maintien des politiques et procédures de cybersécurité.